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 Dusty books and constant sneezing [M. Murray]

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Tormaigh
Isaak A. Kovalek
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Tormaigh

MessageSujet: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptySam 5 Oct - 19:48

Samedi matin. Réveil aux aurores, si celles-ci se situaient aux environs de 8h du matin. Et encore, l’heure était vraiment matinale pour le peintre. Si Kieran n’avait pas entraînement avec le club de Quidditch, il n’aurait sûrement pas émergé avant 11h et des poussières, soit 13h30. Mais là, il avait envie de passer un peu de temps avec avant de le laisser sur un terrain au gazon parfaitement entretenu et de filer à toute vitesse vers la ville avoisinante.

Le but n’était pas tout à fait certain. Apprécier l’architecture grisonnante et rustique et l’Irlande, découvrir les coins où venir roucouler, racheter un flacon d’encre de Chine et peut-être du papier aquarelle avec les derniers deniers qui se battaient en duel dans sa poche. Peut-être bien qu’il allait devoir également faire le tour des boutiques, aussi bien moldues que sorcières, avec son plus beau sourire et proposer ses gentils petits services pour ne pas devoir finir par mendier. Parce que la vie à l’étranger, ça ne se finançait pas tout seul. Et ce n’était pas vraiment comme s’il avait le profil pour une bourse au mérite, si une telle chose existait.

Le paysage urbain était vraiment de celui de son enfance et de sa vie de jeune adulte. Si loin des immeubles de béton s’élevant sans fin vers les cieux. Si loin des couleurs exceptionnelles de San Francisco. Les premiers essais étaient un échec. A croire que tous les étudiants du coin avaient eu la même idée, mais légèrement plus tôt. A croire que tout le monde ne se laissait pas vivre simplement lors de leur arrivé. Ces gens avaient trop de motivation.

Voyant l’heure défilée, il se disait qu’il était peut-être temps de rentrer, même si c’était bredouille. Peut-être pourrait-il proposer à son loup une balade en ville cet après-midi, pour recommencer ses démarches. Mais à la dernière minute, une porte aux dimensions gargantuesques attira son attention. La vache, on devait pouvoir passer au moins à 4 par-là. Les vitrines semblaient contenir des livres, de nombreux livres, posés… N’importe comment. Dans une pile des moins professionnelles qu’il avait pu voir jusqu’à présent. La devanture ne semblait pas comporter d’enseigne mais Isaak se dit qu’il valait mieux tenter le tout pour tout. Dans le pire des cas, qu’arriverait-il ? Se ferait-il chassé par un vieux loufoque en peignoir cherchant à le frapper avec un balai tout aussi vieux que son propriétaire ?

Une petite cloche tinta lorsque l’épaisse et lourde porte vint la rencontrer. L’intérieur était à l’image des vitrines. Horrible. Loin de l’image d’une librairie/bouquinerie/peu importe ce qu’était ce foutoir. Le jeune homme ne se dirigea pas directement vers le comptoir, vide pour le moment. L’occupant devait certainement être dans ses remises. Peut-être même mort enseveli si elles étaient à l’image de la pièce dans laquelle il se trouvait. Alors, il fureta un peu. Rien n’était classé par genre, les bouteilles d’encre colorées se trouvaient ça et là, au bon vouloir du hasard.

Il hésitait à commencer dès maintenant le rangement. A déjà prendre ses aises et ses marques. Pour répondre quand le propriétaire l’interrogerait qu’il était son nouvel employé parce que, clairement, il en avait plus que besoin. Des pas lourds résonnèrent, semblant répondre au tintement qui lui semblait déjà si lointain. Une silhouette haut, très haute, et large, baraquée apparut finalement au comptoir. Bordel. L’américain était loin d’être petit et pourtant, en cet instant, il se sentit ridiculement minuscule.

Respiration. Expiration. Plus beau sourire et joie de vivre. En avant les amis. Il reposa ce qu’il tenait en main et s’approcha du comptoir, avec confiance. Comme s’il était déjà chez lui, au sein de ces murs. L’homme ne pouvait qu’avoir besoin de lui, après tout.

« Bonjour. Excusez-moi de vous déranger mais vous êtes bien le propriétaire de cette boutique ? » lui demanda-t-il en soutenant son regard. « Je suis étudiant dans le coin. Vous auriez des postes de libre ? ».

Il attendit la réponse de son futur employeur avant de poursuivre son monologue. On ne lui refuserait pas une place aussi facilement. Non, il avait un long moment devant lui. Suffisamment long pour lui parler d’années d’expérience dans diverses librairies. Pour une fois que cette expérience pouvait lui servir.
Isaak A. Kovalek
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MessageSujet: Re: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptySam 5 Oct - 22:34

La vieille table en bois débordait d'herbes. Du trèfle, de la fougère, des algues, de la mousse, diverses variétés de fleurs sauvages, quelques pousses aromatiques, une salade incongrue par endroit. C'était Samedi matin, un jour maussade comme il y en avait souvent en Irlande, et Clyde ne s'attendait pas à de la visite. Certes, la façade venait d'être remise à neuf, l'arche s'étant agrandie pour lui permettre de passer sans encombre et la nouvelle porte, massive, posée avec soin. Pourtant, l'idée de voir débarquer chez lui sorciers ou moldus lui semblait bien saugrenu. La boutique était en faillite après tout, il l'avait récupérée pour quelques bouchées de pain, ce qui signifiait que le marché ne pouvait fonctionner ici, à moins d'y mettre de la bonne volonté. Et c'était tant mieux. Il serait pépère et vaquer à ses occupations réelles. Comme ce matin, où il avait décidé de distiller une boisson typique du cru. Les russes faisaient bien de l'alcool de patate et parfois même de sciure, donc ça ne pouvait pas être mauvais. Il se ferait ptêtre même un petit nom dans les pubs du coin, qui sait ?
Clyde s'équipa d'un couteau à sa mesure et commença à hacher énergiquement le contenu présent sur sa table. Puis, sans grand ménagement, il balança le contenu dans la base de son alambic et ajouta deux grandes mesure de flotte. Et un peu de sucre, pour faire bonne figure. Un Incendio suffit à mettre en route le processus, et, satisfaite, la silhouette imposante se dirigea vers son livre de comptes. Il commença à y griffonner des notes et les détails de sa nouvelle recette, au cas où. Tout allait donc bien, jusqu'à ce que ça sonne. Un simple enchantement lui permettait d'entendre la clochette dans la cave. Bon. Un client. Fait chier. Craig poussa un soupir teinté de jurons et gravit les marches par volées. La porte coulissa en couinant, le demi-géant déambula dans la grande salle circulaire. Il nota du regard la présence d'un chiard, brun, contemplant une pile de livre savamment équilibrée, les bras ballants sous son corps de paille. Un chiot égaré. Pas compliqué à faire partir, la queue entre les jambes.
Il arrivait à sa hauteur quand le môme prit la parole. « Bonjour. Excusez-moi de vous déranger mais vous êtes bien le propriétaire de cette boutique ? Je suis étudiant dans le coin. Vous auriez des postes de libre ? ». Craig se figea, interloqué. Étudiant ? Sorcier, donc. Les moldus allaient faire leurs classes ailleurs. Normalement. Clairement, le mioche avait pas bien compris où il mettait les pieds. « Bonjour, petite chose. Je suis bien l'heureux propriétaire de cet humble foutoir. J'imagine que tu as déjà compris que j'ai pas vraiment les moyens d'engager du personnel ? Et que si je le faisais, je prendrais une personne qualifiée ? Je ne fais pas l’aumône ici. » Il lui adressa un sourire carnassier, avant de poser ses mains sur ses cuisses en se penchant comme un adulte au dessus d'un enfant de trois ans. « Il est étudiant en quoi, le petit ? Que je puisse l'orienter vers mes meilleurs produits. Il avait pas l'intention de ne rien prendre, hein ? » Quitte à se faire déranger, autant faire raquer. Ça lui fera passer l'envie de revenir, en plus.
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Tormaigh
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Tormaigh

MessageSujet: Re: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptySam 5 Oct - 23:15

On dit souvent qu’on peut deviner énormément sur une personne de la manière dont elle tient sa maison. Ou sa boutique. Ou son dépotoir. Isaak aurait dû s’en douter que la sympathie du gérant serait… Exemplaire. Un modèle de sérieux. Certainement aussi organisé que sa boutique, surtout au vu de sa barbe broussailleuse. Ce n’était pas censé être poli et sympathique les Irlandais ? Ou c’étaient les anglais ça ? Puis si ça se trouvait, il n’était même pas Irlandais. C’était peut-être un Américain. Surement un New-yorkais, le fléau de son pays.

Il resta de marbre. Petite chose. Ce n’était pas ses presque deux mètres qui étaient petit. Non, c’était lui qui avait surtout un problème de croissance. On ne pouvait pas tous faire 5 mètres de haut. On n’avait pas tous un parent géant dans la famille. Le père ? La mère ? Et puis, comme ça faisait, un humain et un géant pour faire un bébé ? C’était vraiment dommage que ça ne se demandait pas, ce genre de choses. A la limite quand il sera engagé. Et qu’ils videront une bouteille de vodka à deux après une rude journée – si le moindre client osait pénétrer dans cet antre, en réalité. Peut-être que l’heure sera alors aux confidences.

Il n’avait pas demandé l’aumône. Il le prenait pour quoi, un mendiant ? Il avait précisé qu’il cherchait un travail. C’était logique de demander une rémunération. En plus, ils n’avaient même pas encore discuté horaires et salaires. En plus, il prenait Isaak pour quoi ? Un gamin de 17 piges qui venait de finir ses ASPICS ou un équivalent quelconque et qui avait décidé de poursuivre un cursus universitaire pour profiter encore de la vie étudiante ? Il avait vraiment l’air aussi détaché que ça ?

Sur un ton professionnel, il commença son discours habituel. « Je m’appelle Isaak. J’ai 25 ans et accessoirement, 8 années d’expérience en tant que vendeurs au sein de différentes librairies aux Etats-Unis. Je suis… ». Craig le coupa, sûrement sans avoir écouter un seul mot de cette magnifique lettre de motivation interactive qu’il avait apprise par cœur pour la débiter devant des patrons plus ou moins attentifs. Mais jamais encore on ne lui avait fait le coup des mains sur les cuisses et du ton infantilisant. Cela avait le don d’énerver Isaak. Il ne s’était pas débrouillé seul depuis ses 9 ans pour qu’on le prenne pour un enfant.

Adieu le discours. Les mains filèrent sur les hanches et, toujours les yeux fixés dans ceux de l’imposant homme, il lui répondit, avec le ton qu’il prendrait également avec un enfant de trois ans : « Et le grand monsieur, il a cru que je demandais un travail pour quoi ? Parce que j’étais blindé de thunes ? S’il ne fait pas l’aumône, moi, je fais pas dans le bénévolat. Il apprendra d’ailleurs que le petit étudiant, il a certainement plus d’expérience que lui dans la vente de bouquins. Et qu’il est donc largement qualifié. »

Les mais reprirent leur position habituelle. C’est que ça faisait du bien, de répondre, parfois. En plus, il avait l’intention d’acheter quelque chose. Il avait besoin d’encre. C’est que ça en bouffait, les prises de notes. Il jeta un regard circulaire dans la pièce. Vraiment un gros bordel. Avant de demander, d’un sourire tout aussi carnassier « Vous avez du papier 100% coton, blanc pur, d’un grammage en 600 grammes par mètre carré ? En 36 sur 48 centimètres de préférence, sans acide, grain fin. Vous allez me trouver ça dans ce foutoir ou vous avez besoin d’aide ? Après, si je dois passer ma journée à fouiller toute la boutique, je pense que vous avez vraiment besoin d’aide. Et je ne demande pas des sommes astronomiques, Monsieur… Monsieur comment, d'ailleurs ? » Il avait cru apercevoir des pinceaux, dans un coin d'étagères. Dieu seul devait savoir - et encore - ce qui se vendait ici.
Isaak A. Kovalek
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MessageSujet: Re: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptyDim 6 Oct - 0:17

Craig plongea son regard dans celui du sorcier en dessous de lui, contemplant l'air de fier défi qui s'était planté sur son visage. Il devait être vraiment un crétin fini pour se comporter comme ça avec une personne de son espèce. Ou un génie, un futur Dumbledore, assuré qu'il ne pourrait rien lui arriver. Le demi-géant poussa un grognement et se redressa de toute sa hauteur. Le bon sens aurait voulu qu'il lui envoie une bonne tarte dans la gueule et le jette de là à grand renfort de coups de pieds, mais il s'agissait de son premier client. Un sourire crispé se dessina donc sur ses lèvres. « Craig. » Un nom qui sonnait comme une menace. Il était sur le fil, cet Isaak, dans un équilibre précaire. Le demi-géant fouilla dans sa poche pour en sortir une cigarette qu'il alluma avec nonchalance. Un premier volute de fumée s'éleva dans l'air. « J'ai pas les moyens de payer une personne très qualifiée. Tu devrais aller chercher ailleurs. » Se coltiner ce mec dans sa librairie en le gardant à l'écart de sa réserve ? C'était beaucoup trop risqué. « Par contre j'ai du papier, ouais. »
Dans un grognement, Craig tourna le dos au brun, et se dirigea vers une étagère. Il prit une pile d'une vingtaine de bouquins, du genre encyclopédiques de la vieille école, massifs, et la tendit au jeune homme. « Besoin d'un petit coup de main, tu permets ? » Il lâcha la masse sans attendre de confirmation, et repartit vers l'étagère. Nouvel aller retour. Il allait en chier, pour la peine. Craig se figea devant son étagère au troisième passage et se gratta la barbe, faussement pensif. « Ah non, c'est pas là. Autant pour moi. » Il hausse les épaules, s'en va ouvrir des cartons. Les livres pleuvent sur l'innocent, ponctués d'objets variés : un bocal en verre teinté, des jumelles, du fil à plomb, des boîtes de conserve. Le manège dure bien cinq minutes. « Oh, mais quel étourdi je suis... »Quelques pas lourds, le bureau qui s'ouvre. Il en extirpe une pile de papier, et la pointe sous le nez du garçon. Le papier est froissé par endroits, taché de graisse par endroits. « C'est ce que tu veux, là ? Bonne dimension, tout ça ? J'avoue que j'y connais pas grand chose moi, j'vends juste des bouquins. Sinon tu me dis c'que tu veux et je commande hein. »
La cigarette se consume lentement, le géant lâche un nouveau sourire. « Si tu veux, comme je t'aime bien, je peux avoir besoin d'une personne pour faire du ménage et du rangement. C'est pas un contrat à l'année hein, je t'appelle quand j'ai besoin de toi, et je te paye, bien sûr. Si ça marche, je peux même te nommer papetier en chef. C'est pas génial ça ? » Bon allez, un petit geste. Pour voir jusqu'où on peut le pousser dans sa résilience, le môme. Et aussi parce que clairement, le contrat n'est pas acceptable et qu'il devra débattre s'il veut toujours bosser ici après ça.
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MessageSujet: Re: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptyDim 6 Oct - 13:28

« Enchanté, Craig. »Enfoncer le clou. Lui faire comprendre qu’il n’était pas près de partir. Puis, ça sonnait bien, Craig. Craig et Isaak. Isaak et Craig. La fine équipe de la librairie/papeterie d’Oranmore. Il ne le corrigea pas, sur ses qualifications. C’était préférable qu’il le considère comme surqualifié que comme sous-qualifié. Au moins, le patron finirait peut-être par le respecter un minimum. Suffisamment pour l’engager. Même si l’envie n’était plus aussi présente. C’était que ça s’annonçait compliqué, de bosser avec Craig. S’il était pris, il allait devoir batailler tous les jours. Montrer les dents, grogner, faire sa place. Mais abandonner maintenant, c’était se montrer faible.

Il le suivit gentiment, en essayant de ne pas renverser inutilement tout ce qui était en équilibre précaire. Soit, à peu près tout. Il n’aimait pas beaucoup ça. Déjà parce qu’il trouvait extrêmement bizarre que le demi-géant trouve le papier demandé aussi facilement. Et qu’il ait compris l’entièreté de sa demande. Avait-il plus d’expérience qu’il ne l’avait cru ? Peut-être qu’il aurait dû demander quelque chose de plus compliqué. Ou d’impossible. Oui, d’impossible, ça aurait été bien mieux. Il aurait pu afficher son sourire le plus crétin lors de la révélation de la supercherie. Et vu les réelles capacités de son futur employeur, proches du néant.

Il tendit les bras machinalement avant de défaillir sous le poids. Bordel. Quelques-uns tombent du sommet de la pile. Il se dépêcha de les déposer sur la surface la plus proche. On était plus à ça près, niveau rangement. Vraiment, mais vraiment, cet homme était un ignoble personnage. Il savait pertinemment que le chétif gamin ne pouvait supporter le même poids. Isaak resta impassible, en voyant tout ce qui défilait sous ses yeux. Au moins, si un jour, il avait besoin de qui jouer à McGyver, il savait où venir.

Le gérant s’amusait et l’amena par la suite à son bureau. Pour lui tendre un papier qui n’était clairement pas celui demandé. Le jeune homme fixa le papier, sans tendre les mains pour l’attraper, avant de retrouver avec lassitude le regard bleuté.  « Ça, c’est juste bon pour se torcher les fesses. Et encore. T’es sûr de t’y connaître en bouquins ? Sérieux, pourquoi t’as acheté ça ? T’assouvis une passion refoulée ou ? Tu veux pas que je prenne direct contact avec tes fournisseurs, histoire que je sois sûr d’avoir ce que je veux ? » Autant passer au tutoiement, les présentations étaient faites.

Lui aussi, il avait envie de s’allumer une clope. Immédiatement. Parce qu’il sentait que d’autres surprises l’attendaient. Dont une offre d’emploi des plus ridicules. Alors comme ça, il l’aimait bien ? Il n’osait imaginer ce qui l’attendait s’il ne l’avait pas apprécié. Papetier en chef, quand il avait besoin. Un léger rire prit vie sur ses lèvres avant de mourir. La blague. On ne lui avait encore jamais faite celle-là. A croire que le grand jeu de Gargantua, c’était d’essayer de l’énerver le plus possible. Et quoi, il essayait de voir comment il gérait les clients difficiles ? Même s’il devait se l’avouer : en d’autres circonstances, il aurait accepté. Le fric, c’était du fric, peu importe comment. Peu importe que ce soit de l’exploitation, quand t’en avais besoin.

« Et tu veux que je vienne avec un collier autour du cou, une jolie petite laisse et que je remue la queue quand je te vois ? Tu vas me payer comment ? En croquettes ? Trois mornilles la journée ? » Ce n’était pas d’un emploi irrégulier qu’il avait besoin, c’était d’un truc régulier. Il aurait mieux fait d’aller postuler à la taverne d’abord.

Non, il était temps qu’Isaak pose ses bases. Lui aussi, allait commencer les négociations. « Et si on parlait d’une journée d’essai, aujourd’hui, pour disons… 5 gallions. Franchement, je me fais arnaquer pour une demi-journée. Après, comme tu seras satisfait, tu m’embauches une journée par semaine pour 1 galion et demi de l’heure. Et quand t’en auras besoin, si ce n’est pas suffisant.  Même tarif.» L’équivalent du salaire minimum de base. Il n’était pas exigeant. Il voulait juste ne pas gâcher 3 ans à ne rien mettre de côté. S’ils en avaient besoin… Il préférait être sûr de subvenir à leurs besoins. « Puis accessoirement, ça te dérange pas, si je m’allume aussi une clope. T’en veux une, d’ailleurs ? » lui dit-il en lui tendant le paquet.
Isaak A. Kovalek
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MessageSujet: Re: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptySam 12 Oct - 17:13

L'offre était raisonnable. Craig le savait bien, lui qui n'en faisait pas si souvent. Il n'avait pas l'habitude qu'on vienne le chercher à vrai dire, c'était plutôt l'inverse en général. Lui le chasseur et non la proie. Et ce gamin planté fièrement devant lui, une gueule naïve à y foutre des peignes, se prenait pour quelqu'un en mesure de faire marcher le monde, d'inverser le cours des choses. L'offre était raisonnable, pas besoin de revenir dessus. « Et tu veux que je vienne avec un collier autour du cou, une jolie petite laisse et que je remue la queue quand je te vois ? Tu vas me payer comment ? En croquettes ? Trois mornilles la journée ? » Le cœur du demi géant ne fit qu'un tour et ses muscles se crispèrent, comme soudainement plongés dans les profondeurs d'une eau glacée. Sa main se referma sur le papier graisseux qui gémit en crissant, et son regard dur se ficha dans celui du môme. « Et si on parlait d’une journée d’essai, aujourd’hui, pour disons… 5 gallions. Franchement, je me fais arnaquer pour une demi-journée. Après, comme tu seras satisfait, tu m’embauches une journée par semaine pour 1 galion et demi de l’heure. Et quand t’en auras besoin, si ce n’est pas suffisant. Même tarif. » Craig ne bougea pas, continuant de fixer son interlocuteur, petit merdeux insolent. Il avait une soudaine envie de lui prendre la tête pour l'écraser comme un fruit mur contre le vieux bois de son bureau, de lui rompre les os du bras ou de le renvoyer à grands coups de lattes. De lui faire mal, lui faire comprendre qu'il n'était pas un nounours, qu'il ne plaisantait pas. Sa conscience pour autant lui criait que ce serait une bien piètre arrivée pour une nouvelle vie que de conclure un marché de cette manière, que les rumeurs prendraient ensuite le dessus et qu'il aurait à protéger son territoire avec plus de hargne par la suite, jusqu'à plonger dans une nouvelle spirale destructrice. Alors, il essaya d'esquisser un sourire, sans grand succès. C'était crispé et faux, assez étrange même. Isaak sortit de sa poche un paquet de clope et lui demanda s'il pouvait s'en griller une. Le rouquin, en pleine lutte de contrôle, porta son regard sur la sienne, subitement consumée. Ouais, forcément, le gamin s'attendait pas à ce qu'il dise non dans ces circonstances. Pourtant, c'était hors de question qu'il se laisse dominer comme ça, chez lui de surcroît. Il poussa un long soupir et commença enfin à reprendre le contrôle de son corps. Le paquet de clopes naïvement présenté vola dans la pièce et alla s'écraser contre un mur. Dommage qu'il ne s'agisse pas d'un objet lourd, dommage oui. "Bon écoute maintenant, je vais être clair. Je suis cool avec toi, je te laisse partir avec ton nez intact sur ton visage et toutes tes dents. Mais tu dé-gages. Tu crois vraiment que je vais te payer à ce tarif là ? Tu crois vraiment que tu peux venir ici m'escroquer, me racketter ? Tout travail mérite salaire, c'est certain, et je te payerai si tu viens bosser, plus que trois mornilles par heure, parce que je suis loyal dans les affaires. Et je ne te demande pas de ployer les genoux : si je voulais un chien, ce serait clairement pas un clébard hagard comme toi." Il escorta le gosse vers la sortie et ouvrit la porte. "Tu peux revenir demain si tu veux, on verra comment tu bosses et combien tu mérites. Pas de négociation à l'aveugle mon gars." La porte claqua et Craig tourna les talons à pas vif, se précipitant vers son atelier - abri - refuge. Un cri de frustration s'échappa de ses lèvres. La prochaine fois, s'il lui faisait ça, Isaak goutterait à son sang.
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Tormaigh
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MessageSujet: Re: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptyDim 13 Oct - 1:56

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Kieran & Isaak & Craig


« IL A QUOI ?! »

Le regard bleuté avait viré au gris, puis au noir, en quelques secondes, tandis qu’un roulement très animal roulait dans sa gorge. C’était sans doute à ce moment-là qu’Isaak avait compris qu’il avait fait une connerie avec Craig - et qu’il n’aurait aucun moyen d’empêcher Kieran de venir avec lui le lendemain. Parce qu’il lui avait raconté, fier de lui, qu’il avait tenu tête à un demi-géant trop sûr de lui. Si la répartie cinglante du voyant avait fait sourire le loup-garou, le coup des cinq gallions et de la provocation gratuite lui avaient fait voir flou. Et quand Isaak lui avait rapporté, sans se rendre compte qu’il aurait dû se taire, que Craig avait envoyé voler son paquet de clopes d’un geste vif tout en le menaçant, « je te laisse partir avec ton nez intact sur ton visage et toutes tes dents », le loup protecteur avait immédiatement surgi, dans un noircissement instantané de son regard, un roulement de haine dans la voix et son aura menaçante qui s’était étendue tout autour d’eux.

« Demain, je viens avec toi. »

Isaak n’avait pas tenté de protester.
Ce n’est pas comme s’il pouvait empêcher le loup de le protéger, de toute manière.

_________________

Le lendemain, la colère du loup n’était pas retombée. Elle était même tellement présente que l’humain n’arrivait plus à réfléchir convenablement tellement l’animal parasitait son esprit. Mais il comprenait parfaitement. Horriblement terre-à-terre, le loup réagissait, eh bien, comme un loup. Il protégeait sa meute, en l’occurrence Isaak, d’un danger qu’il estimait bien réel. Les menaces du demi-géant n’étaient peut-être que des paroles de colère - mais peut-être pas. Et dans ce cas précis, il était donc normal que le loup fasse ce qu’il avait à faire, à savoir protéger. Parce qu’Isaak, nonchalant, prenait ça trop légèrement, comme s’il ne se rendait pas compte qu’il avait très clairement déconné. Ou bien si, il s’en rendait compte, et c’était pour ça qu’il avait laissé Kieran l’accompagner, quand bien même ça pourrait faire « mon mec me materne » et faire sauter ses chances d’avoir le job, que de toute manière il savait qu’il n’aurait pas. S’il y allait, lui avait-il dit, c’était pour montrer à Craig qu’il ne se défilait pas. Un comportement stupide, que le loup avait apprécié quand même. Se défiler, c’est pour les lâches.

Ce fut Isaak qui poussa la porte de la librairie, passant le premier, le loup-garou sur ses talons. Ce dernier se fit violence pour ne pas plisser le nez. Ça puait la poussière. Et pas que. Ça sentait autre chose, mais il était bien incapable de dire quoi. Et il n’avait pas le temps, de toute manière, vu que le propriétaire venait de sortir de son arrière-boutique. Et effectivement, il était grand. Même Kieran, qui frôlait les deux mètres et avait l’habitude de prendre tout le monde de haut - niveau taille, pas niveau comportement - se sentit d’une taille ridiculement normale comparé à ce - bah, à ce demi-géant, justement. C’est pas ça qui m’impressionne. Son regard gris ne montra pas la moindre hésitation. Toujours cette même assurance tranquille mâtinée d’une pointe de défi sauvage dû à l’animal qui partageait son âme. Au moins, à la différence d’Isaak la veille, il ne faisait pas - encore - preuve de provocation. Bien droit, mains dans les poches, il se contentait de le regarder. Droit dans les yeux, ce qui, d’accord, n’était peut-être pas le plus malin, surtout que le demi-géant était sur son territoire. Mais Isaak est sous notre protection, souffla le loup en insistant lourdement sur le possessif.

« Bonjour, commença-t-il poliment, ce qui était déjà pas mal vu la possessivité brûlante du loup. J’ai parfaitement conscience que cet abruti est assez grand - no pun intended - pour se défendre - coup de tête négligent vers Isaak - mais il y a deux-trois choses dont j’aimerais quand même m’assurer, au niveau de son nez intact et de toutes ses dents, si vous voyez ce que je veux dire. »

Son regard gris tourna au sombre l’espace d’une légère seconde. D’ordinaire, il était bleu de glace. Sombre, c’était l’œil de nuit du loup. Gris, comme actuellement, superposait leurs deux regards, ce qui, en soit, pouvait le faire passer pour plus dangereux encore puisque ça signifiait que les deux âmes s’accordaient pour un seul et même objectif, la protection de quelqu’un.

« Je ploie pas le genou devant n’importe qui, continua-t-il, placide, sans expliciter sa blague graveleuse, et je ne me donne pas l’impression d’être très hagard ; mais niveau clébard, je me pose quand même bien là. »

Voilà. Il avait réussi - alléluia - à rester assez calme et à faire passer son propos sans provocation. Mais le message restait quand même assez clair ; pour aussi débile et insupportable qu’il soit, Isaak était protégé par un loup-garou. Qui risquait, certes, de se faire largement ouvrir en deux s’il attaquait, mais qui ne laisserait passer aucune provocation, aucune menace, et ce d’aucune sorte.

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MessageSujet: Re: Dusty books and constant sneezing [M. Murray]   Dusty books and constant sneezing [M. Murray] EmptyLun 14 Oct - 20:49

Son paquet de clopes vola et il n’eut même pas le temps de s’indigner. Le demi-géant le poussait doucement – soit avec sa force d’hybride – vers la sortie, tout en lui assenant un petit discours censé le terroriser. Censé. Il lui avait proposé un salaire correct – qu’il était largement prêt à négocier, un essaie l’après-midi même et il se faisait raccompagner de la sorte. Honteux. Extrêmement honteux. Si Craig pensait vraiment qu’il allait revenir le lendemain, sans connaître son futur salaire, il pouvait se mettre ses noises où Isaak pensait en ce moment même. En plus, il avait fui dans son arrière-boutique, sans laisser le temps à l’Américain de faire un scandale ou de récupérer ses clopes. Ses précieuses clopes. Il allait devoir en gratter. Hors de question d’en racheter.

Il n’avait pas cherché ailleurs et était rentré rejoindre son dulciné pour lui raconter ses mille-et-unes péripéties. Et son altercation, qui envoya le niveau de colère vers des sommets astronomiques. « Oops ? » avait-il tenté devant l’aura sombre qui envahit ses yeux. C’était sûr et certain, il lui faudrait un certain temps avant de pouvoir prospecter à nouveau sans garde rapprochée. Ça lui apprendrait à se comporter de la sorte. Peut-être. C’était Isaak après tout.

Il avait hésité, à y retourner, le lendemain. Il n’avait pas envie de paraître faible devant ce gredin qui se réjouirait sûrement de ne pas le voir franchir le seuil de la librairie. Et lui concéder une victoire aussi facilement l’irritait. Il y retournerait, même s’il se faisait certainement refoutre à la porte aussi sec. Et il reviendrait le surlendemain, après les cours. Et ainsi de suite jusqu’à ce que l’un d’entre eux craquaient. Et cette tête de mule était certain d’une chose : ça ne serait pas lui. En plus, Kieran l’accompagnait. C’était parfait pour excéder Craig : deux gamins pour le prix d’un. En plus, le gentil patron avait parlé de vouloir un clébard. Il allait être servi.

Le lendemain matin, ils étaient partis de bonne heure. Kieran semblait encore en colère. Isaak était d’une jovialité à toute épreuve. Il avait si hâte parce qu’il savait qu’il rigolerait bien. Emmerder son monde, c’était plus fort que lui. Main dans la main, il lui soufflait à l’oreille tout ce qu’il avait repéré la veille, tout ce qu’il trouvait agréable dans ce patelin perdu au milieu de nulle part. Il arriverait presque à aimer ça autant que les métropoles bouillantes où il avait vécu. Où ils avaient vécu. L’artiste se voyait presque dans un appartement au dessus d’un des magasins du centre-ville, avec une petite chambre pour eux deux, décorée avec goût. Et un endroit où poser son chevalet.

Il entra le premier, le carillon de l’entrée annonçant l’heure fatidique. Il entonna d’une voix tonitruante les salutations d’usage. Cette fois, il allait marquer son arrivée – et pas simplement attendre la venue d’un géant ronchon. « Bonjour Craig ! Je suis là, comme convenu ! ». Il se dirigea immédiatement vers l’endroit où ses clopes devaient être tombées, s’il se souvenait de leur trajectoire, le temps de laisser aux inconnus de faire connaissance. Ô combien ils allaient s’adorer, ces deux-là. Même s’il allait certainement en prendre pour son grade.

D’ailleurs, cela commençait déjà. Il se releva, indigné, pour clamer un magnifique « Je suis pas un abruti ! J’ai une intelligence différente de la votre ! » avant de retourner à la recherche des précieuses. Celles des autres étaient quand même moins bonnes. Livre à l’eau de rose, bobines de fils colorés, conserves alimentaires. Mais où étaient-elles bon dieu ? Il était plus concentré sur la conversation qui se déroulait à deux pas de lui. Un rire lui échappa sur l’allusion aux genoux mais il se retint d’appuyer les propos. Ce n’était pas le moment.

Et puis, cri de victoire ! « Mes clopes ! Enfin ! Ô comme vous m’avez manqué mes chéries, la nuit fut si longue sans vous. » Il les rangea immédiatement dans sa poche. Il s’en grillerait une à la première pause. Ou dans cinq minutes, quand ils auront tout ravagés de colère.

Il prit le temps de venir se planter devant Craig. Avec son plus beau sourire, il s’adressa à son futur patron : « Bon alors patron, je commence par quoi ? Par là ou par là ? ». D’un vague geste de la main, il indiquait le bordel ambiant. Mon dieu, ils n’étaient pas sortis de l’auberge. Ou de la librairie.
Isaak A. Kovalek
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