Sujet: Help ! (LIBRE) Lun 18 Nov - 23:19Assise au bureau de la bibliothèque, à l’endroit où elle tenait les registres de prêts et de rendus, Aislinn laissa lourdement tomber sa tête sur la pile de livres qui s’y trouvaient. Ledit bureau se trouvait dans un désordre absolu, ce qui relevait de l’inconcevable pour quiconque avait déjà entendu parler de la bibliothécaire ou passé seulement quelques heures en sa compagnie. Passablement énervée, elle tapotait frénétiquement du pied par terre tout en levant les yeux au ciel depuis quinze minutes entières. Heureusement, il était 19h15 et plus aucun étudiant ne risquait de s’aventurer dans ce lieu de savoirs aujourd’hui. La tête enfouie dans ses livres, elle grogna.
— Mais où ai-je mis ce papier ? Ce n’est pas possible… Je ne peux pas avoir OUBLIÉ ça… Je refuse…
Le papier en question était la réponse d’un ou d’une collègue qui avait gentiment accepté de venir l’aider à préparer la session du club de lecture du lendemain. Ou était-ce un élève ? Elle avait beau fouiller dans sa mémoire, il lui était impossible de remettre un nom ou un visage sur la personne qui lui avait fait envoyer un hibou pour l’informer de sa venue ce soir juste après le dîner. Et malheureusement, le papier porté par le hibou était aussi introuvable que ses souvenirs. Cette contrariété lui coupa l’appétit. Elle avait retourné tout son bureau sans réussir à mettre la main dessus, ce qui était plus qu’improbable. D’ordinaire, tout était rigoureusement rangé à sa place. Et là, un simple petit morceau de papier avait pu lui échapper ? Les tours joués par son esprit et sa mémoire avaient pour effet de mettre Aislinn dans un état de stress intense, presque maniaque. Elle passa l’heure suivante à remettre en ordre tout son bureau en se mettant en mode automatique tandis que défilaient dans son esprit tous les papiers qu’elle avait pu tenir en main ces deux dernières semaines. Elle les visualisaient tous à la perfection.
La lettre de son père, un papier si blanc qu’il semblait briller, une écriture noire très fine. Le menu de la semaine qu’elle avait trouvé sur les tables lundi au moment du petit-déjeuner, écrit en grosses lettres dorées. Le petit mot confisqué à un élève, mal écrit, sur du papier déchiré. Une recette d’une tarte aux potimarron, partagée par Willa jeudi à l’heure du déjeuner. Les listes de noms et de livres défilaient sous ses yeux tandis qu’elle se visualisait à ce même bureau en train de faire son travail.
Non, vraiment, il n’y avait aucun autre papier qui apparaissait. Pourtant, il existait forcément puisqu’elle avait le souvenir certain qu’il fallait attendre quelqu’un à 20h30 ici au sujet du club de lecture de demain. La séance n’était pas encore totalement prête. Elle avait l’intention de s’attaquer à des auteurs moldus et manquait encore cruellement de connaissances à son goût pour se permettre de les choisir et de les commenté convenablement. Quelqu’un avait donc accepté cette mission. Mais qui ? Elle n’était même pas capable de dire s’il s’agissait d’un adulte ou d’un étudiant !
En relevant la tête, Aislinn se rendit compte qu’il était déjà 20h20 et qu’elle n’était même pas allée au réfectoire pour dîner. Tant pis. Elle se passerait de nourriture ce soir. Il n’était pas question de faire attendre la personne qui avait si gentiment accepté de l’aider. Elle acheva de ranger les derniers livres qui avaient été oubliés négligemment par les étudiants sur les tables avant de retourner à son bureau sans cesser de jeter un œil sur l’immense horloge bleutée qui occupait la majeure partie du mur de la première salle de la bibliothèque, juste avant le moment où elle se séparait entre la section sorcière et la section moldue.
— Maintenant, il n’y plus qu’à croiser les doigts pour que cette personne ne m’ait pas oubliée. La poésie moldue, ce n’est pas ma spécialité et je n’ai pas envie de travailler là-dessus toute seule toute la nuit…
En réponse à son soupir, un énorme chat noir sauta sur le bureau, d’un bond étonnamment léger pour un chat se son gabarit. Aislinn le gronda pour qu’il en descendre et Albus (nommé ainsi par pur esprit de contradiction car le mot signifiait « blanc ») alla se frotter à ses jambes. Elle était de plus en plus persuadée que certains étudiants ne pouvaient pas s’empêcher de lui donner à manger en douce, dès qu’elle avait le dos tourné….