Take me down to the river bend, take me down to the fighting end. Wash the poison from off my skin, show me how to be whole again. Fly me up on a silver wing, past the black where the sirens sing. Warm me up in a nova's glow, and drop me down to the dream below.
CASTLE OF GLASS, Linkin Park
« [...] Par dessus-tout, sache que nous sommes désolés. Nous t’aimons de tout notre coeur.
Eleonora et Östen Lundgren. »
Deux prénoms, rien de plus. Les yeux remplis de larmes, Willa, seize ans, lisait cette lettre pour la soixantième fois, si ce n'est plus, depuis que l'a trouvée, deux ans plus tôt. De là, les interrogations fusaient à chaque fois. Ses pensées hésitaient : s'orienter vers la colère ou vers la tristesse ? Dilemme qui n'arrangeait rien, c'était toujours la même chose. Elle essuya les larmes qui coulaient sur ses joues rosées.
Née en Suède, pays qu'elle n'a connu que pendant les deux premières années de sa vie, Willa est née dans une famille qu'elle ne connaît pas. Les informations qu'elle possède à son sujet sont pauvres et trop vastes pour qu'elle puisse en savoir un peu plus encore.
Sa famille d’adoption. Famille irlandaise assez aisée, les Kennedy étaient des sang-purs qui n'arrivaient pas à avoir d'enfants. Alors, ils étaient partis visiter plusieurs pays, notamment scandinaves, afin de chercher un enfant à adopter. Willa n'avait jamais demandé les raisons de son adoption. Elle ignorait pourquoi elle avait été choisie. Elle avait cherché des informations sur les Lundgren, le nom cité dans la lettre, mais étant un nom commun en Suède, il avait été inutile de chercher plus loin.
Adoptée à ses deux ans par cette famille vivant dans une très grande maison à Dublin, l'enfance de Willa se résumait à plusieurs choses. Tout d'abord, il y avait l'éducation. Cette éducation qui endurcit un enfant dans son plus jeune âge. Des règles strictes, à respecter sous peine de sanctions lourdes. Après, il y avait les cours. Les cours de lettres, de musique, d'arts appliqués, de chant, de diverses langues comme l'espagnol ou le japonais, d'histoire de la magie etc. Willa, pourtant intéressée par tout ce qu’elle étudiait, avait bien du mal à se réjouir de sa situation. Beaucoup auraient pourtant donné n'importe quoi pour être à sa place.
Ses parents (d'adoption, ndlr) n'avaient jamais été là pour elle. La confiant à diverses nourrices jusqu'à ce qu'elle soit assez grande pour se surveiller d'elle-même, ils avaient passé leur temps à travailler. Elle ne savait pas en quoi consistait leur travail, mais il leur prenait tout leur temps. Ils n'avaient même pas félicité la jeune femme lorsqu'elle avait montré un signe de magie pour la première fois, vers ses sept ans. L'enfant qu'elle était avait décidé que ce serait une bonne idée d'aller attraper un livre sur une étagère. Étagère qui, évidemment, était beaucoup trop haute pour elle. Risquant le tout pour le tout, elle avait pris la décision de monter sur un tabouret, histoire de récupérer ce livre. Elle avait posé son genou sur un bord de l'étagère et puis... la catastrophe. L'étagère avait basculé en avant, directement sur Willa. C’est la magie qui lui avait permis de rester indemne de cet accident.
En grandissant, Willa avait affirmé certains traits de sa personnalité : une grande sensibilité, transmise dans son allure d'enfant aujourd'hui, une confiance quasiment certaine en elle - en apparence - et un franc parlé qui lui était propre. A ses onze ans, la fameuse lettre de Poudlard est arrivée. Elle y fit donc a rentrée et vit les choses autrement. Ses notes étaient plutôt très bonnes. Son rapport avec les autres élèves n'était pas très concluant, mais tant pis, elle se plaisait dans sa solitude. Ses cours favoris ? Les potions et la botanique. Elle aimait beaucoup mélanger les choses pour au final, découvrir quelque chose de différent et d'utile, mais aussi d’étudier les plantes et leur utilité. La blonde rentrait chez elle pour toutes les vacances scolaires, et sa relation avec ses parents adoptifs empirait à vue d’oeil. Leur pression était constante, et l’adolescente commençait réellement à se renfermer sur elle-même. C’est pendant sa cinquième année qu’elle commença à développer une phobie d’impulsion : la peur de faire du mal, de blesser les autres. C’était ses nerfs qui parlaient, des années à contenir colère et amertume.
Elle avait eu tout ses examens avec des notes assez élevées, notamment en potions et en botanique, et elle quitta l’école qu’elle avait fréquenté pendant sept années. C’était un renouveau, d’autant plus qu’elle n’avait pas vraiment d’idées de quoi étudier, même si ses parents voulaient qu’elle vise haut. Willa mit un an à se décider. Un an, à peser le pour et le contre de quitter cette famille qui avait toujours été toxique pour elle. Finalement, elle avait décidé de partir. Avec l'argent donné par ses parents adoptifs qu'elle avait économisé au fil des années, elle commença à penser à changer complètement de vie. Elle prit le nom de famille de ses parents biologiques, Lundgren, celui qui était dans la lettre. C'était sa façon à elle de se détacher complètement de sa famille d'adoption. Willa Kennedy n'existait plus.
Elle se renseigna sur les formations qui étaient proches de ce qu’elle aimait : la flore, la nature, les plantes, les arbres, les fleurs. Être botaniste lui conviendrait parfaitement. Après avoir courageusement quitté ses parents adoptifs, elle décida de s'installer à Lisdononvarna, où en plus de faire sa formation de botaniste, elle travaillait le soir dans une brasserie, afin d’alimenter son coffre à Gringotts, déjà assez rempli. Petit village proche du Burren, plateau karstique désertique où la flore est très diverse, c’était l’endroit idéal pour étudier. Il lui arrivait de voyager, pour étudier la flore d’autres de pays, comme le Japon, qu'elle a adoré. Apprendre toutes les vertus des plantes utiles aux sorciers comme aux moldus et leurs caractéristiques était quelque chose de fantastique à ses yeux.
Des années passées à enchaîner voyages, travail, recherches, pour finalement se poser à l’université d’Ardfry, après la fin de sa formation, pile avant la deuxième ouverture de l’université. Elle en avait assez de voyager, et avait besoin de changement. Elle avait vu une annonce qui recherchait une botaniste pour l’université et avait eu le job. Elle s’était assez documentée pour pouvoir subvenir aux besoins d’un tel endroit, que ce soit pour faire pousser des plantes médicinales pour guérir les malades, ou simplement des plantes utilisées en cours par les étudiants. Généralement, elle évite le contact avec les étudiants, mais assiste le professeur de botanique de temps à autres. Finalement, son travail lui plaît, et elle s’occupe avec grande joie des serres.