Entre Chien et Loup [William & Sabal]

C'est tout nouveau pour toi, d'être la figure d'autorité.

Enfin, pour être plus précis, la figure d'autorité dans un établissement scolaire et de savoir. Le genre de lieu où l'on attend des élèves, des chercheurs, un savoir vivre ne nécessitant pas l'intervention de forces extérieures. Mais tu as été jeune, tu as eu la vingtaine, la trentaine, la quarantaine, tu sais que parfois les plus éminents cerveaux ont des élans de colère qui font s'effondrer les barrières de la bienséance. Ma foi, tu as vécu deux guerres. Des esprits éminents qui perdent le contrôle et s’entre-tuent, t'as connu, t'as vu, t'as regretté. T'espère qu'ici ce ne sera pas le cas. L'exception à la règle. Pour le moment tu n'as pas eu à intervenir, mais après tout ça ne fait que quelques jours que tu es là. Tu es encore un étranger dans ces murs, sur ce terrain verdoyant et humide. Ardfry ne t'a pas encore pleinement accueilli et tu ne te sens clairement pas chez toi. Ce qui n'est pas une mauvaise chose, cela t'oblige à te concentrer sur ton travail. Aucune distraction durant les heures de travail, rien pour te détourner de ta tâche. La vie te surprend à mettre sur ton chemin majoritairement des personnes inconnues. De ce que tu as vu, tu ne connais personne. Mais après tout, le brassage ethnique du lieu encourage ce fait. Ce n'est pas plus mal, tu aimes rencontrer de nouvelles personnes. Elles ne le remarquent souvent pas, ton masque d'Auror prend bien trop le pas sur l'enfant que tu étais, mais tu chéries chaque rencontre.

Ce matin tu avais jeté un coup d’œil professionnel à ton planning du jour. Des rondes, majoritairement, puis la supervision d'un cours. Un cours tenu par le professeur Morrow. Tiens. Un nom familier, pourrait-il s'agir de lui ? Ou un parent éloigné ? Peut-être même sa femme ? Tu l'ignores, dans tes souvenirs William était derrière un bureau au Ministère. Pauvre homme, retiré du terrain. Quel dommage. Vous aviez été un duo de qualité, efficace, perspicace et fort. A ce jour il demeure l'un de tes meilleur partenaire de terrain, ses qualités de duelliste avaient fait la peau à plus d'un Mangemort. Toi les poisons, lui les sortilèges, vous étiez réellement un duo appréciable. Mais c'était il y a quelques années déjà et le poids des années sur vos épaules avait séparé vos chemins. Curieux, tu as alors entamé ta journée et exécuté les rondes prévues. Croisant quelques élèves qui te prêtaient, ou pas, une attention distraite. Tu fais partie des murs Sabal. Une peinture rassurante en cas de pépin.

Et puis vient l'heure de ta prochaine tâche.

Tu te dirige vers le premier étage, tu gravis les marches. Les pierres du bâtiment te rappellent un peu Poudlard. L'espace d'instant, l'école te manque. Puis Ambrose te revient en tête comme une claque foudroyante, ça te remet sur les rails de ton devoir. Cours de Sortilège, droit devant. Plus tu te rapproche, plus tu entend le bruit des élèves affairés s'échapper de la salle. Un sourire en coin, tu t'adosses à l'encadrement de la porte que tu viens d'ouvrir doucement. Ton but n'est pas de te faire remarquer, mais d'observer, d'inspecter. Tes prunelles glissent sur les silhouettes des élève puis vers leur professeur vers qui se dirigent les sortilèges. Ton sourire s'élargit et tes yeux se plissent quand tu reconnais la silhouette à l'autre bout de la pièce. Oui, c'est bien lui. William Morrow. Tu vois les signes du temps sur son visage et sur ses épaules. Il écarte chaque sort comme on repousse une mèche de son front. Tu le reconnais bien là, impassible, terriblement réactif. Puis le cloche retentit, raisonnant dans les murs et sur le sol des salles. L'assemblée s'active vers les sacs, les plumes, et la porte. Tu t'écartes, bras croisés sur ton buste, le visage impassible. Certains te saluent, tu réponds d'un signe de tête solennel. T'es pas là pour qu'ils te trouvent sympa, t'es là pour les garder en sécurité. Et avec les derniers événements, tu te doutes que quelques Missi Dominici se cachent parmi eux. Et tu les trouveras.

- Donc c'est ici que l'on se retrouve ? lances-tu à ton camarade, Tu en as eu assez de ton bureau au Ministère ?

Tu es heureux de le revoir. En fait, il t'a même manqué.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ECRIRE ICI

Tu aimes à prétendre que tu ne t'attaches pas facilement aux gens. C'est même pas une fierté ou une lacune, c'est juste que tu n'as pas appris à être entouré par beaucoup de monde. Avant ton entrée à Poudlard, durant toute ton enfance, tu n'as connu que la fuite et la cachette pour rester en vie. Il n'était pas bon être un enfant pendant la Première Guerre. Parce que la camaraderie, t'as pas appris. Raconter sa journée, t'as pas appris. Y a plein de choses que tu n'as su que très tard, tu dirais même trop tard. Ta première relation amoureuse s'est transformée en relation toxique dont tu gardes encore des séquelles émotionnelles et physiques, psychologiques. T'es le fruit de ton époque tu tires pas une bonne gueule. Mais, ça te va, si pour que les générations d'après ne connaissent plus la guerre, t'es prêt à ne pas savoir t'attacher facilement. T'es prêt à être sur la défensive constamment.

Non, tu ne t'attache pas facilement. Mais William compte parmi ceux que tu estimes et pour qui tu aurais pu donner ta vie à une époque. L'époque de la traque, l'époque de la chasse. Vous étiez plus jeunes, plus fougueux et plus dangereux. Aujourd'hui, c'est dans l'enceinte du Académie que vous vus retrouvez. Il y a plus palpitant. Mais au moins, vous êtes encore vivants. La surprise sur le visage de ton ancien camarade ne fut pas feinte et lorsqu'il s'avança rapidement vers toi, tu ne reculas pas. Au contraire, tu ouvris les bras pour l'accueillir en une accolade honnête et franche. Que c'était bon de le retrouver, pensa-tu en souriant sans te cacher.

- Et toi ?! Qu'est ce qu'un vieux loup comme toi fait ici ?! demanda-t-il enjoué, ce à quoi tu ne répondis qu'un haussement de sourcil qui voulait tout et rien dire à la voix. Parfois toi-même te demandait pourquoi on avait bien pu t'envoyer là. Mais maintenant que tu vois William, tu te dis que le Ministère a surement tout à gagner à rassembler ses meilleurs agents au même endroit. Je sens qu'on à plein de chose à se dire camarade. Ca fait combien de temps ?... Trois ans ? Comment vont les affaires là haut ?

Tu approuves d'un signe de tête avant de prendre place sur la chaise indiquée par ton ancien collègue. Tu étires rapidement ton dos et vérifie qu'aucun élève ne tourne autour de l'entrée de la salle avant de poser tes mains sur la table qui te sépare toi et William.

- J'aimerais te dire que je sais parfaitement pourquoi je suis là et quelles sont mes tâches ici. Mais j'en sais rien, enfin si, je sais. Protéger les élèves, s'assurer que rien de grave n'arrive avec la source...Je sais pas. Y a un truc qui ne va pas, qui ne fait pas sens. Je n'arrive pas encore à mettre le doigt dessus, mais il y a quelque chose qui terrifie les gens de là haut. Et pour que du haut de leurs fauteuils rembourrés ils frissonnent de peur, c'est que ça doit puer sévèrement. tu soupires en secouant doucement la tête. Ils m'auraient pas ôté de la traque s'il n'y avait pas quelque chose de plus important ici. Puis y a eu cette histoire avec les Missi Domi-machin. Ça encore, on sait presque rien, juste que ce sont des gosses de Mangemorts qui pensent qu'ils auront plus de chance que leurs parents...Connerie. lâche-tu en levant les yeux au ciel. Ton visage se retourne vers le professeur, Et toi alors ? Professeur, hein ?

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR ECRIRE ICI