Sujet: Spent too long living in fear - Flynn Dim 24 Nov - 22:46
La botaniste est de sortie. C’est un de ces jours où elle doit se balader en ville, faire quelques achats pour les serres et pour elle-même. Là, la jeune femme a plutôt envie de rester chez elle, dans ce petit cocon qu’elle aime tant. Les responsabilités frappent à sa porte quand elle en a le moins envie, elle l’a appris, au fur et à mesure du temps qui passe. Alors ce samedi matin, la Suédoise s’est motivée. Les choses doivent être faites, c’est comme ça. C’est elle qui a accepté ce boulot, elle ne peut que l’assumer maintenant. Il n’y a aucune issue possible, à part peut-être sa démission, mais Willa se sent bien ici. Être au contact des plantes tous les jours est une véritable bénédiction pour cette amoureuse de la nature, elle ne peut pas demander mieux. Elle n’est pas trop mal payée pour ce qu’elle fait, donc tout va bien à ce niveau. En fait, tout va bien, simplement. Il n’y a rien de grave à déplorer.
Toute la matinée, Willa a donc fait le tour de la ville. C’est fatiguée qu’elle se pose enfin chez elle, en début d’après-midi, ses courses faites pour la semaine. Elle est contente, la botaniste, elle a bien avancé dans ses tâches, et peut enfin se permettre de se reposer un peu. Elle ne dort que peu la nuit en général – merci les terreurs nocturnes de son enfance et adolescence, pour ça – alors là, la Suédoise n’a envie que de faire une sieste, qu’elle ne tarde pas à faire. Willa a fermé les yeux pendant au moins trois bonnes heures et c’est complètement dans les vapes qu’elle se lève. Patraque, elle manque de glisser sur le parquet de son appartement, mais ça a l’avantage de la réveiller. Elle regarde l’heure. 16h. La jeune femme mange quelque chose – elle a quand même loupé le déjeuner –, se douche puis enfile des vêtements propres. C’est vêtue d’une longue robe bordeaux à manches longues, de sandales fermées pas du tout adaptées à la saison et d’un long manteau qu’elle se décide à sortir une nouvelle fois de chez elle. C’est assez rare pour être mentionné, mais il lui arrive de suivre ses pulsions, parfois.
Armée d’un livre, la botaniste se dirige vers le parc floral. Elle adore cet endroit, qu’elle trouve relaxant au possible. Cela lui rappelle les serres. Sauf que là, c’est beaucoup plus vaste, et on est tout de même moins à l’étroit. Elle se sent en totale symbiose avec la nature à cet endroit, et ses rares escapades dans le parc ont toujours été agréables. Le temps peu clément de l’Irlande ne lui donne pas beaucoup l’occasion de s’y balader, alors pour une fois qu’il ne pleut pas, elle en profite un peu. Une fois arrivée, elle s’installe sur un banc, et se laisse doucement emporter par son bouquin sur l’astrologie. Elle l’a déjà lu dans le passé : il date de ses années à Poudlard. Elle prend plaisir à relire ses anciens bouquins, ces dernières semaines. L’astrologie a toujours été une de ses passions.
17h. Cela fait presque une heure qu’elle est là, sans avoir conscience des minutes qui défilent à toute vitesse. Le soleil commence doucement mais sûrement à se coucher, mais c’est loin de l’inquiéter. Elle est désormais couchée sur le banc, trouvant ça vachement apaisant de lire tout en voyant les nuages au-dessus d’elle. La blonde sort seulement de sa transe quand elle entend un chien qui arrive en courant à quelques mètres d’elle, visiblement ravi, et se décide à enfin sortir la tête de son bouquin.
Willa Lundgren
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Sujet: Re: Spent too long living in fear - Flynn Jeu 19 Déc - 23:06
Spent too long living in fear
Il s’est levé avec cette sensation bizarre sous la peau, celle qui le dérange, qui le perturbe, qui lui donne l’impression qu’elle est trop serrée et qu’il va étouffer dans son propre corps s’il ne fait rien. La douche n’a pas aidé, pas même quand il a frotté sous l’eau trop chaude au point de ne pas connaître la cause de ses rougeurs. Incapable d’avaler quoi que ce soit, avec un point de pression dans le dos qu’il connaît bien, il a traîné une bonne partie de la matinée à lire, à tenter d’oublier sa gêne, sans grand succès. Il a les idées claires, mais quelque chose en fond de sa tête l’obsède sans qu’il puisse mettre le doigt dessus, sans qu’il parvienne à expliquer quoi. Alors il finit par faire ce qu’il fait toujours dans ce genre de cas. Ce qu’il a toujours fait. Ce qui poussait certains de ses anciens coéquipiers à lui dire qu’il en fait trop, qu’un jour, son corps va finir par lâcher. L’exercice est un exutoire pour lui, encore davantage maintenant que quelques années auparavant. Son go to quand rien ne fonctionne, le seul moyen de se sentir à nouveau à l’aise, comme si avec son énergie se drainait la cause inexpliquée et inexplicable de cette gêne.
Il ne s’arrête que quand ses muscles le brûlent, que son souffle est peiné, qu’il sait que s’il force encore un peu, il sera incapable d’assumer sa semaine à venir. Le froid mord douloureusement sa peau bouillante le temps du trajet du retour jusqu’à son appartement, et il en efface les souvenirs sous l’eau chaude pour la deuxième fois de la journée avant d’enfiler quelque chose de plus adapté pour braver la température presque hivernale de l’Irlande. Quand Flynn franchit pour la énième fois la porte de chez lui, c’est flanqué par Riannon. Le trajet risque de lui sembler long jusqu’à Oranmore, mais le changement d’air lui fera du bien. Il a besoin de s’éloigner de l’université, des discussions de cours et des mentions de la source et des catastrophes qui l’accompagnent. La proximité avec les moldus lui fait du bien, de temps à autres. Un peu comme à Londres, mais en moins bruyant, en moins pressé. Pas qu’il n’apprécie pas le rythme anglais, loin de là, mais ce n’est pas ce qui lui convient à cet instant. Du calme. Une petite ville. Si on lui avait dit quelques années plus tôt que c’est ce qu’il chercherait un samedi après-midi, il n’y aurait jamais cru. Le calme, ça le bouffait, avant. Ça lui rongeait l’âme avec une efficacité redoutable. Plus maintenant. Plus autant qu'avant, en tout cas. Et plus en tout circonstance.
C’est sa chienne qui lui indique le chemin à suivre, lâchée devant lui, suivant visiblement quelque chose qu'elle seule connaît. Les ruelles, un arrêt devant une boucherie, puis elle détale vers le parc, le poussant à presser un peu le pas. L’Anglais sait que s’il ne suit pas, elle s’arrêtera, mais il préfère faire l’effort et la laisse faire librement. Un coup d’oeil rapide à sa montre, il note les minutes, un début de sourire aux lèvres. Il attend, il sait que ça va venir. Et sans surprise, rapidement, elle revient vers lui avec un bâton suffisamment à son goût entre les mâchoires. C’est l’heure de jouer. Elle est assez claire à ce propos. Quelques lancers sont faits avant que le bâton ne heurte un arbre et change de trajectoire, Riannon dérapant sans la moindre hésitation. Il a fait attention jusqu’ici à ne déranger personne mais ce coup-là suffit à envoyer la chienne en direction de Willa - parce que bien sûr, il s’agit de Willa. Il s’agit toujours de Willa -, qu’il reconnaît d’assez loin. Une habitude. Une année à l’observer. En étant assez près, il ne lui faut qu'un instant pour savoir que c'est elle.
Le Lion retrouve son animal à mi-chemin, son regard croisant celui de la jeune femme, et il pince les lèvres alors qu’il tente de décider quoi faire. Leurs échanges ont tous été brefs et superficiels depuis la mi-Septembre, ou plutôt depuis qu’elle a accepté de sortir de son appartement pour braver le monde qui les entoure. Il a déjà forcé pour s’assurer qu’elle allait bien, alors il a arrêté quand il a pu en être certain, la laissant tranquille. Mais du coup, il ne sait pas. Il ne sait pas s’il doit lui parler ou non. Il l’a vue. Et elle l’a vu. Ce serait bizarre de repartir sans un mot, non ? Dix ans auparavant, il n’aurait même pas réfléchi, il y serait allé. Mais là, c’est plus compliqué. Tout lui semble plus compliqué. Poudlard lui manque, parfois. Là-bas, il savait toujours quoi faire, même quand c’était une erreur.
« Salut. » Par quoi enchaîner ? Lui demander si elle va bien ? Il n’ose plus poser la question. Lui dire que le temps est clément ? Mais qu’est-ce qu’on s’en fout, sérieusement… Riannon lui fourre son jouet entre les mains, tentant de récupérer son attention, les oreilles dressées. « Désolé pour la miss, j’avais prévu d’envoyer le bâton un peu plus loin, mais il faut croire que je commence à rouiller… » Rire un peu mal à l’aise. Il doit se reprendre. Ça ne lui ressemble pas. D’un geste souple, il relance l’objet du délit, mais ses pas n'emboîtent pas immédiatement ceux de la chienne. « Tu devrais te couvrir un peu plus, tu vas finir par tomber malade à ce rythme. » Oui maman, merci maman. Sois gentil et ferme la maintenant, tu veux bien ?
