When you lose something you can't replace ༄

C'était une sombre nuit d'orage que tout a explosé dans ma vie. Le bruit des éclairs fracassait le ciel au-dehors, et les cris de ma mère, folle hystérique, eurent raison de mon père. La porte d'entrée claqua et la voiture démarra à l'extérieur. Il est parti dans la nuit comme une un ami cher qui vous quitterait sans prévenir durant un moment important de votre vie. Il nous as quittées cette nuit-là, et plus jamais nous ne le revîmes. Alors, le bruit de ses pas dans les escaliers se firent entendre et la porte de ma chambre s'ouvrit à la volée, tandis que je ne pus esquiver à mon tour la gifle qu'elle m'envoya en plein visage. Partie trop vite, elle se mit à hurler si fort que les voisins devaient entendre toute la scène, assistant à un bien sombre spectacle. Elle me secoua alors pendant un long moment, continuant de hurler, avant de me pousser contre le mur, et de repartir en descendant les escaliers à son tour, continuant de lever la voix. Quant à moi, je tentais de me relever, blême, et je me précipitais tant bien que mal dans la salle de bain, attrapant le premier objet coupant qui me passa sous la main, rayant ma peau avec. Une marque de plus parmi celles qui figuraient déjà ça et là, sur mes avants-bras. Mais cela ne changeait rien, rien du tout. Il m'avait quittée. Il était parti sans moi. Il m'avait lâchement abandonnée avec elle. Il avait choisi la liberté, mais la liberté la plus totale, laissant même son enfant de côté. Et si je ne pardonnais pas à ma mère toutes ces fois où elle avait levé la main sur nous, ses coups, ses cris, ses insultes et ses menaces, je ne pardonnerai jamais à mon père non plus de ne pas m'avoir attrapée pour que je parte avec lui. Jamais.

Mon père était parti un soir d'été, peu de temps après que j'eus obtenu mes ASPIC à l'académie Poudlard. Comme s'il s'était donné une deadline pour mettre les voiles. Quant à moi, je dus déménager avec ma mère, moldue, dans la partie moldue de l'Ecosse. Je n'eus d'autre choix que de chercher du travail là-bas, pour avoir assez d'économies pour partir, et mener ma propre vie, retournant ainsi, dans le monde des sorciers. Je fus donc serveuse pendant des années, dans un pub où j'encaissais de temps à autres quelques pourboires, voyant mes talents de sorcière gâchés par la vie. Cette vie que je détestais amèrement. Je regrettais presque mon enfance, lorsque la guerre contre Voldemort venait de s'achever, et que mes parents s'aimaient encore. Le jour où je reçus ma lettre d'admission à Poudlard aussi. Cette entrée dans cet univers qui m'avait été inconnue jusqu'à mes onze ans, ayant vécu chez les moldus toute mon enfance. Mon père, sorcier, avait voulu faire plaisir à ma mère, s'installant avec elle à Edimbourg, décidant d'avoir l'enfant qu'elle portait dans son ventre et qu'aucun des deux n'avait vraiment voulu. Mais ils l'avaient tout de même eu, et au début, ils faisaient avec. Quelle ne fut la bonne nouvelle lorsqu'ils se rendirent compte que l'enfant avait hérité du côté sorcier de son père, et qu'il ferait des études pendant sept longues années dans une école réputée. Qu'ils seraient alors seuls, essayant de rattraper tout ce temps perdu, à jamais effacé. Mais dès ma naissance, plus rien ne fut jamais pareil. J'avais tué l'amour qui avait trouvé refuge dans le coeur de mes parents. Et le pire dans tout ça, c'est que je n'avais rien fait pour.

Alors finalement, je me renseignais de mon mieux en communiquant avec mes amis sorciers sur les actualités du monde des sorciers, apprenant que la tombe d'Albus Dumbledore avait été profanée, et la fameuse baguette de Sureau fut brisée. Peu de temps après, "la source" se manifesta, abattant cinq moldus. Alors forcément, nous en avons aussi entendu parler, ici. Mes amis moldus n'y prêtaient pas tant attention, ignorant ce qui se cachait derrière tout ça. Mais moi, je savais que quelque chose se passait "chez moi" et je voulais retourner là-bas. Chez les sorciers. Je voulais aider, d'une manière ou d'une autre. La vie chez les moldus en tant que serveuse ne me plaisait pas, mais je m'y étais habituée, ignorant quoi faire d'autre. Ma mère me mettait une pression constante sur les épaules. Puis un jour, j'appris qu'une université venait d'ouvrir ses portes en Irlande. J'avais assez d'économies en poche pour claquer la porte de chez moi et partir, alors je décidais de postuler, espérant de tout coeur être prise. Quelques temps plus tard, je reçus une lettre m'annonçant que je pourrais commencer les cours à la rentrée prochaine. Je pris donc mes clics et mes clacs, partant un jour où ma mère travaillait, laissant un simple mot derrière moi, indiquant que je retournais auprès des miens, et que je ne reviendrai plus jamais. Quelques semaines plus tard commencèrent les cours à Ardfry, et tout commença enfin à s'arranger. Ce passé dépressif que je me trainais me poursuivait toujours, mais je n'avais plus de famille. Plus personne. J'étais seule, et cette solitude me donnait l'impression d'être, enfin, libre. Puis Hermione Granger devint Ministre de la Magie - enfin une femme à la tête du gouvernement - et quelques temps après, quelques cursus supplémentaires virent le jour à l'université. Je choisissais ainsi de suivre le chemin de la divination, car bien que je n'ai aucun don et aucune particularité, j'osais espérer pouvoir apporter ma pierre à l'édifice de notre monde de sorciers.