Nom : Rutherford, un nom pas vraiment répandu aux Etats-Unis. Prénom(s) : Kieran de son petit nom. Son deuxième prénom est Ismaël. Son mec l'appelle généralement connard. Date et lieu de naissance : Il est né à Odessa, au Texas, le 27 Mars 1994. Il n'y a passé que quelques années avant de déménager à Haight-Ashbury, le quartier hippie de San Francisco. Quand il a pris son envol, il est parti s'installer à Castro District, toujours à San Francisco. Nationalité : Américain pas vraiment pur souche, même si, effectivement, en Amérique, c'est difficile d'être pur souche puisque c'est un pur produit de l'immigration de masse. Ancienne école et année d'acquisition des ASPIC (ou équivalent) : Il sort d'Ilvermorny, maison Womatou, et c'est en 2011 qu'il a obtenu ses ASPIC - major de promo, bitch. Cursus : SOUPE, ce gros nerd est passionné d'histoire. Confrérie : Tormaigh. Sang : Il est sang-mêlé. Son père était un sorcier, sa mère est la moldue la plus badass du monde entier. Baguette : Sa baguette magique, longue de 35cm (comme sa b- ok ok j'arrête) est en bois d'ébène et possède comme coeur un poil de rougarou. Oui, lui aussi trouve ça très comique. Épouvantard : Il n'a pas d'épouvantard. Ouais, ça claque. Il est sans peur, officiellement. Mais la vérité, c'est que c'est justement le fait de ne rien avoir en face qui le met mal à l'aise. Le danger est là, il le sait, le sent, qui tourne autour de lui, prêt à attaquer à tout instant. Heureusement, un coup de baguette transforme le danger en brise et le fait disparaître. Patronus : De façon très surprenante (non) son patronus corporel prend la forme d'un loup géant. Le fait qu'il soit un loup-garou n'a probablement rien à voir avec ça, bien entendu.
1994-1999 — « I met evil when I was only a child. »
1994. C’est sous le soleil de Texas que la petite tête brune voit le jour. Sang-mêlé, né d’un père sorcier Auror au ministère et d’une mère non-maj herboriste, il commença sa petite croissance à Odessa, ville de cent mille habitants dont l’immense majorité avaient l’esprit fermé et les mœurs d’un autre âge. Texas, disait sa mère avec cette pointe de supériorité californienne. C’était par amour qu’elle avait quitté son San Francisco natal ; ses beaux-parents, malades, avaient besoin de leur fils, alors elle avait suivi. Mais son cœur et son âme étaient restés à Haigh-Ashbury, où elle avait grandi et passé sa vie. Il n’aurait suffi d’un rien pour qu’elle plaque tout et retourne là-bas… Et, un jour, son rien, elle l’eut. Elle l’eut quand un beau jour, son mari Auror réussit à faire coffrer deux loups-garous trempant dans des complots de magie noire, et que son beau-père politicien réussit à faire passer une loi très dure sur l’embauche des loups-garous. Quelques nuits plus tard, quand la pleine lune brillait, des lycanthropes entrèrent par effraction au manoir et attaquèrent vite et bien. Enfin, presque. Dans l’affrontement, les deux loups perdirent la vie, de même que le père et la grand-mère de Kieran. Et le petit garçon de cinq ans, lui, survécut d’extrême justesse à la morsure grâce aux soins d’herboriste de sa mère. Mais le mal était fait. Elle avait perdu sa seule - très faible - attache au Texas, et ses relations avec son beau-père se détériorèrent en un instant quand il fit porter le blâme aux loups-garous - à son propre petit-fils. Prend tes affaires, louveteau ; on rentre à la maison. A peine une semaine après sa sortie de l’hôpital, Kieran pliait bagage et quittait définitivement le Texas.
1999-2005 — « When life gives you lemonade, add vodka. »
La Californie, c’était bien mieux que le Texas. Déjà parce que Mia Rutherford était enfin chez elle, et si rien ne lui ferait oublier la peine immense que lui causait la perte de son mari, elle se devait de continuer d’avancer, pour son fils de cinq ans qui avait besoin d’elle. Alors elle le fit. Elle retourna à Haigh-Ashbury, dans la maison de feu ses parents qui lui appartenait, et elle se remonta les manches pour permettre à son petit louveteau de grandir sereinement. Le MACUSA, mis au courant de la situation de Kieran, envoyait très régulièrement des potions Tue-Loup, et elle surveillait derrière qu’il les prenne bien, malgré leur goût pour le moins affreux. C’était comme si elle n’avait jamais quitté la Californie, son soleil, et son quartier hippie qui était comme le cœur battant dans sa poitrine. Kieran, lui, continua de grandir, encadré par sa mère, qui l’éleva avec beaucoup d’amour, de tendresse, mais aussi de fermeté quand le loup menaçait de prendre le dessus. Elle était l’alpha, et il fallait qu’il se rentre ça très vite dans la tête, avant qu’il ne devienne trop grand et trop dangereux pour qu’un simple haussement de la voix suffise à le faire s’écraser devant son autorité. Elle s’inquiétait cependant. Son fils était un sorcier, mais elle n’était pas sûre qu’Ilvermorny accepte les loups en son sein. Que ferait-elle, alors ? Non-maj, elle ne pouvait pas fournir d’éducation magique à son fils. Alors quand il reçut enfin sa lettre, ce fut le soulagement. Kieran irait à Ilvermorny. Avec un peu de chances, il s’y ferait des amis. Car le petit garçon terrifié de cinq ans avait bien poussé, au fil du temps, oubliant le traumatisme et apprivoisant cette part animale qui ne le quitterait jamais, devenant plus assuré, plus souriant, comme un enfant normal. Un enfant normal, avec un petit truc en plus.
2005-2009 — « Underestimate me, that'll be fun. »
C’est la maison Womatou qui eut l’honneur d’accueillir le petit loup dans ses rangs, bien que le Serpent Cornu se soit également éveillé pour lui. Au début, ça se passait plutôt bien. Sociable, il se fit vite des copains dans sa nouvelle maison, qui lui présentèrent d’autres copains issus d’autres maisons. Ce fut vers le milieu de l’année que d’un coup, l’état de grâce s’arrêta brusquement. N’en parle à personne, louveteau, ou les gens te feront du mal. Mais louveteau n’avait pas écouté l’alpha. Et son petit secret s’ébruita. Du jour au lendemain, au sortir d’une pleine lune, le gamin sociable devint le pestiféré, celui à côté duquel on ne s’assied pas, comme si sa tare était contagieuse, comme si, à son contact, on pouvait se transformer en monstre. Kieran avait à peine douze ans quand il expérimenta pour la première fois le racisme violent envers les créatures magiques telles que lui. Mais tous les enfants n’étaient pas méchants. Certains restèrent. Certains des Womatou, ses précieux amis. D’autres, venus de maisons différentes. Et, étrangement, ce petit garçon des Puckwoodgenie, un peu timide, un peu rêveur. Isaak. Lui-même voyant, il comprenait, à plus petite échelle, ce que vivait le louveteau, quand ses camarades le regardaient de travers quand il se réveillait en hurlant d’une vision de cauchemar. Une vraie belle amitié se noua entre les deux, permettant au louveteau de grandir et d’avancer malgré le regard des autres. A treize ans, il se fit une place comme batteur dans l’équipe de sa maison. A quatorze ans, il découvrit avec placidité qu’il préférait les garçons. Et à quinze ans, il comprit, non sans panique, qu’il était tombé amoureux d'Isaak.
2009-2011 — « I don't know what's tighter, our jeans or our friendship. »
Louveteau n’en était plus un. A quinze ans, il avait d’excellents résultats scolaires. Il était un excellent joueur de Quidditch. Il pouvait conquérir le monde. Alors pourquoi pas le cœur d’Isaak ? Parce que ça briserait leur amitié. Conneries. Parce qu’Isaak préférait les filles. Conneries. Parce qu’il le voyait comme un frère. Conneries. Chaque élément que l’humain trouvait était repoussé sans tact par le loup qui, depuis son enfance, se manifestait hors pleine lune par une petite voix pleine de sagesse, pour le rassurer, le consoler, le guider - ou lui remettre les idées en place. Conneries, conneries, conneries. Alors poussé par le loup, il se lança au début de sa cinquième année, tentant tant bien que mal de faire comprendre au voyant - qui pourtant se montrait bien aveugle - qu’il était plus qu’un ami. Ce fut très long. Et très laborieux. Mais finalement, quand il arrivait au point où même le loup désespérait d’y arriver, il y parvint, quand il l’embrassa après l’obtention de leurs BUSE en lui disant très clairement je t’aime. Il avait enfin son homme, et ce n’était pas plus mal. Car le loup s’était découvert un côté possessif, devenant hargneux et agressif quand il voyait Isaak avec des filles, quand il les voyait glousser et sourire en le regardant. La cinquième année fut, avec la première, l’année la plus dure de sa scolarité. Après l’acceptation, l’amour. Les deux années suivantes furent beaucoup plus faciles, même malgré la charge de travail et les transformations mensuelles qui ne faisaient plus si mal que ça, finalement. La septième année se passa en un battement d’aile. Ni préfet, ni préfet en chef, ni capitaine, mais mieux encore : major de promo.
2011-2018 — « Are you in a mood to bitch about the government ? »
Qu’est-ce que tu veux faire de ta vie, louveteau ? Il n’avait pas vraiment réfléchi à la question. Quelque chose de grand. Comme papa, qui capturait les méchants. Mais il ne voulait pas être Auror. L’aurait-il voulu, il aurait été bien inhabituel que le MACUSA accepte un loup-garou dans ses rangs. En planque un soir de pleine lune ? Quelle brillante idée. Et puis chasser les mages noirs attirerait des ennuis à ses proches, à sa mère - à Isaak. Idée suivante. Langue de plomb. Travailler sur les mystères de la magie était moins dangereux que traquer les mages noirs, et puis l’histoire le fascinait. Voilà. Il serait langue de plomb. Sauf que. Si le MACUSA refuse les loups Aurors, pourquoi accepterait-il les loups langue de plomb ? Officiellement, il n’avait pas le niveau requis. Bullshit, c’est juste du racisme. Qu’à cela ne tienne ; le niveau, il l’aurait. Il replongea dans les études, enchaînant thèses sur mémoires tout en vivotant de petits boulots. A vendre des balais un jour, des livres un peu après. Du secrétariat au ministère de la magie, où le rappel constant de sa condition lui donna l’envie de se lancer en politique pour améliorer la vie et l’image des loups - envie qui disparut très vite quand il croisa par hasard le chemin de son grand-père et qu’il comprit que cet écueil était trop puissant pour être franchi. Au moins réussit-il à s’installer avec Isaak, catastrophé de le voir foutre sa vie en l’air dans son appartement minable de Chicago, avec rien d’autre à manger que des céréales et de la vodka. Le mois suivant, le chicagoan quittait sa ville pour Castro District, le quartier gay de San Francisco pour s’y installer avec un loup tout heureux d’avoir enfin son homme à la maison. La vie serait dure, avec leurs petites paies, mais au moins ils étaient ensemble, près de sa mère, et loin du père toxique de l’ukrainien que le loup-garou n’aimait pas beaucoup.
2018-2019 — « Chin up kid, they'd kill to see you fall. »
La vie devenait dure pour le loup. Racisme. Difficile de garder un taf quand son nom était inscrit en gros sur le registre des loups-garous. Merci papi. Crève sale merde. Il commençait à être plutôt bon en collection de petits boulots, mais rien ne le rapprochait du département des mystères. Il n’abandonnait pas pour autant. Difficile, de toute manière, pas quand il était soutenu par sa mère, ses amis, Isaak, le loup. Et par sa propre volonté qui le poussait en avant. Ils voulaient le voir échouer ? Bitch try us. Jusqu’à ce que, finalement, l’Irlande. Une université magique avait ouvert ses portes, mais le seul parcours proposé n’intéressait clairement pas le jeune homme, qui s’épuisait à la tâche pour payer son loyer. Il oublia l’université pour se concentrer sur son avenir, teinté de mépris et de racisme car contrairement à ceux qui avaient honte de leur condition, Kieran levait la tête, droit et fier, et laissait le loup obscurcir son regard de glace. Il n’avait pas honte d’être un loup. Ce n’était pas une maladie. Il ne faisait de mal à personne, prenait ses potions, n’était pas un danger, malgré ce que les gens disaient. Quand l’Irlande revint à la charge, quand l’université ouvrit de nouveaux parcours, il s’y pencha sans grand intérêt, avant de décider qu’il irait y faire ses études. Trois ans, ce n’est rien, quand on a la patience d’un loup et qu’on galère depuis huit ans. Au bout de ces trois ans, avec le diplôme en poche, le MACUSA ne pourrait plus le refuser. Il serait langue-de-plomb. Juste trois petites années d’études en plus. Et pas seul. Pas seul, parce qu’Isaak venait aussi, après une rude discussion avec son père - tellement rude que le voyant avait dû lever la voix pour empêcher au loup de transplaner à Chicago pour cracher ses vérités à ce vieil alcoolique. Mais après tout, ce n’était pas plus mal qu’Isaak vienne. Il se détacherait enfin de son père et de sa culpabilité, et découvrir de nouveaux horizons ne pourrait lui faire que du bien. Et puis… Et puis surtout, ils seraient ensemble, ce qui rassurait énormément l'américain qui, s'il ne l'avouerait pas, craignait de devoir partir au loin sans lui et se retrouver tout seul dans un univers inconnu.
1994. C’est sous le soleil de Texas que la petite tête brune voit le jour. Sang-mêlé, né d’un père sorcier Auror au ministère et d’une mère non-maj herboriste, il commença sa petite croissance à Odessa, ville de cent mille habitants dont l’immense majorité avaient l’esprit fermé et les mœurs d’un autre âge. Texas, disait sa mère avec cette pointe de supériorité californienne. C’était par amour qu’elle avait quitté son San Francisco natal ; ses beaux-parents, malades, avaient besoin de leur fils, alors elle avait suivi. Mais son cœur et son âme étaient restés à Haigh-Ashbury, où elle avait grandi et passé sa vie. Il n’aurait suffi d’un rien pour qu’elle plaque tout et retourne là-bas… Et, un jour, son rien, elle l’eut. Elle l’eut quand un beau jour, son mari Auror réussit à faire coffrer deux loups-garous trempant dans des complots de magie noire, et que son beau-père politicien réussit à faire passer une loi très dure sur l’embauche des loups-garous. Quelques nuits plus tard, quand la pleine lune brillait, des lycanthropes entrèrent par effraction au manoir et attaquèrent vite et bien. Enfin, presque. Dans l’affrontement, les deux loups perdirent la vie, de même que le père et la grand-mère de Kieran. Et le petit garçon de cinq ans, lui, survécut d’extrême justesse à la morsure grâce aux soins d’herboriste de sa mère. Mais le mal était fait. Elle avait perdu sa seule - très faible - attache au Texas, et ses relations avec son beau-père se détériorèrent en un instant quand il fit porter le blâme aux loups-garous - à son propre petit-fils. Prend tes affaires, louveteau ; on rentre à la maison. A peine une semaine après sa sortie de l’hôpital, Kieran pliait bagage et quittait définitivement le Texas.
1999-2005 — « When life gives you lemonade, add vodka. »
La Californie, c’était bien mieux que le Texas. Déjà parce que Mia Rutherford était enfin chez elle, et si rien ne lui ferait oublier la peine immense que lui causait la perte de son mari, elle se devait de continuer d’avancer, pour son fils de cinq ans qui avait besoin d’elle. Alors elle le fit. Elle retourna à Haigh-Ashbury, dans la maison de feu ses parents qui lui appartenait, et elle se remonta les manches pour permettre à son petit louveteau de grandir sereinement. Le MACUSA, mis au courant de la situation de Kieran, envoyait très régulièrement des potions Tue-Loup, et elle surveillait derrière qu’il les prenne bien, malgré leur goût pour le moins affreux. C’était comme si elle n’avait jamais quitté la Californie, son soleil, et son quartier hippie qui était comme le cœur battant dans sa poitrine. Kieran, lui, continua de grandir, encadré par sa mère, qui l’éleva avec beaucoup d’amour, de tendresse, mais aussi de fermeté quand le loup menaçait de prendre le dessus. Elle était l’alpha, et il fallait qu’il se rentre ça très vite dans la tête, avant qu’il ne devienne trop grand et trop dangereux pour qu’un simple haussement de la voix suffise à le faire s’écraser devant son autorité. Elle s’inquiétait cependant. Son fils était un sorcier, mais elle n’était pas sûre qu’Ilvermorny accepte les loups en son sein. Que ferait-elle, alors ? Non-maj, elle ne pouvait pas fournir d’éducation magique à son fils. Alors quand il reçut enfin sa lettre, ce fut le soulagement. Kieran irait à Ilvermorny. Avec un peu de chances, il s’y ferait des amis. Car le petit garçon terrifié de cinq ans avait bien poussé, au fil du temps, oubliant le traumatisme et apprivoisant cette part animale qui ne le quitterait jamais, devenant plus assuré, plus souriant, comme un enfant normal. Un enfant normal, avec un petit truc en plus.
2005-2009 — « Underestimate me, that'll be fun. »
C’est la maison Womatou qui eut l’honneur d’accueillir le petit loup dans ses rangs, bien que le Serpent Cornu se soit également éveillé pour lui. Au début, ça se passait plutôt bien. Sociable, il se fit vite des copains dans sa nouvelle maison, qui lui présentèrent d’autres copains issus d’autres maisons. Ce fut vers le milieu de l’année que d’un coup, l’état de grâce s’arrêta brusquement. N’en parle à personne, louveteau, ou les gens te feront du mal. Mais louveteau n’avait pas écouté l’alpha. Et son petit secret s’ébruita. Du jour au lendemain, au sortir d’une pleine lune, le gamin sociable devint le pestiféré, celui à côté duquel on ne s’assied pas, comme si sa tare était contagieuse, comme si, à son contact, on pouvait se transformer en monstre. Kieran avait à peine douze ans quand il expérimenta pour la première fois le racisme violent envers les créatures magiques telles que lui. Mais tous les enfants n’étaient pas méchants. Certains restèrent. Certains des Womatou, ses précieux amis. D’autres, venus de maisons différentes. Et, étrangement, ce petit garçon des Puckwoodgenie, un peu timide, un peu rêveur. Isaak. Lui-même voyant, il comprenait, à plus petite échelle, ce que vivait le louveteau, quand ses camarades le regardaient de travers quand il se réveillait en hurlant d’une vision de cauchemar. Une vraie belle amitié se noua entre les deux, permettant au louveteau de grandir et d’avancer malgré le regard des autres. A treize ans, il se fit une place comme batteur dans l’équipe de sa maison. A quatorze ans, il découvrit avec placidité qu’il préférait les garçons. Et à quinze ans, il comprit, non sans panique, qu’il était tombé amoureux d'Isaak.
2009-2011 — « I don't know what's tighter, our jeans or our friendship. »
Louveteau n’en était plus un. A quinze ans, il avait d’excellents résultats scolaires. Il était un excellent joueur de Quidditch. Il pouvait conquérir le monde. Alors pourquoi pas le cœur d’Isaak ? Parce que ça briserait leur amitié. Conneries. Parce qu’Isaak préférait les filles. Conneries. Parce qu’il le voyait comme un frère. Conneries. Chaque élément que l’humain trouvait était repoussé sans tact par le loup qui, depuis son enfance, se manifestait hors pleine lune par une petite voix pleine de sagesse, pour le rassurer, le consoler, le guider - ou lui remettre les idées en place. Conneries, conneries, conneries. Alors poussé par le loup, il se lança au début de sa cinquième année, tentant tant bien que mal de faire comprendre au voyant - qui pourtant se montrait bien aveugle - qu’il était plus qu’un ami. Ce fut très long. Et très laborieux. Mais finalement, quand il arrivait au point où même le loup désespérait d’y arriver, il y parvint, quand il l’embrassa après l’obtention de leurs BUSE en lui disant très clairement je t’aime. Il avait enfin son homme, et ce n’était pas plus mal. Car le loup s’était découvert un côté possessif, devenant hargneux et agressif quand il voyait Isaak avec des filles, quand il les voyait glousser et sourire en le regardant. La cinquième année fut, avec la première, l’année la plus dure de sa scolarité. Après l’acceptation, l’amour. Les deux années suivantes furent beaucoup plus faciles, même malgré la charge de travail et les transformations mensuelles qui ne faisaient plus si mal que ça, finalement. La septième année se passa en un battement d’aile. Ni préfet, ni préfet en chef, ni capitaine, mais mieux encore : major de promo.
2011-2018 — « Are you in a mood to bitch about the government ? »
Qu’est-ce que tu veux faire de ta vie, louveteau ? Il n’avait pas vraiment réfléchi à la question. Quelque chose de grand. Comme papa, qui capturait les méchants. Mais il ne voulait pas être Auror. L’aurait-il voulu, il aurait été bien inhabituel que le MACUSA accepte un loup-garou dans ses rangs. En planque un soir de pleine lune ? Quelle brillante idée. Et puis chasser les mages noirs attirerait des ennuis à ses proches, à sa mère - à Isaak. Idée suivante. Langue de plomb. Travailler sur les mystères de la magie était moins dangereux que traquer les mages noirs, et puis l’histoire le fascinait. Voilà. Il serait langue de plomb. Sauf que. Si le MACUSA refuse les loups Aurors, pourquoi accepterait-il les loups langue de plomb ? Officiellement, il n’avait pas le niveau requis. Bullshit, c’est juste du racisme. Qu’à cela ne tienne ; le niveau, il l’aurait. Il replongea dans les études, enchaînant thèses sur mémoires tout en vivotant de petits boulots. A vendre des balais un jour, des livres un peu après. Du secrétariat au ministère de la magie, où le rappel constant de sa condition lui donna l’envie de se lancer en politique pour améliorer la vie et l’image des loups - envie qui disparut très vite quand il croisa par hasard le chemin de son grand-père et qu’il comprit que cet écueil était trop puissant pour être franchi. Au moins réussit-il à s’installer avec Isaak, catastrophé de le voir foutre sa vie en l’air dans son appartement minable de Chicago, avec rien d’autre à manger que des céréales et de la vodka. Le mois suivant, le chicagoan quittait sa ville pour Castro District, le quartier gay de San Francisco pour s’y installer avec un loup tout heureux d’avoir enfin son homme à la maison. La vie serait dure, avec leurs petites paies, mais au moins ils étaient ensemble, près de sa mère, et loin du père toxique de l’ukrainien que le loup-garou n’aimait pas beaucoup.
2018-2019 — « Chin up kid, they'd kill to see you fall. »
La vie devenait dure pour le loup. Racisme. Difficile de garder un taf quand son nom était inscrit en gros sur le registre des loups-garous. Merci papi. Crève sale merde. Il commençait à être plutôt bon en collection de petits boulots, mais rien ne le rapprochait du département des mystères. Il n’abandonnait pas pour autant. Difficile, de toute manière, pas quand il était soutenu par sa mère, ses amis, Isaak, le loup. Et par sa propre volonté qui le poussait en avant. Ils voulaient le voir échouer ? Bitch try us. Jusqu’à ce que, finalement, l’Irlande. Une université magique avait ouvert ses portes, mais le seul parcours proposé n’intéressait clairement pas le jeune homme, qui s’épuisait à la tâche pour payer son loyer. Il oublia l’université pour se concentrer sur son avenir, teinté de mépris et de racisme car contrairement à ceux qui avaient honte de leur condition, Kieran levait la tête, droit et fier, et laissait le loup obscurcir son regard de glace. Il n’avait pas honte d’être un loup. Ce n’était pas une maladie. Il ne faisait de mal à personne, prenait ses potions, n’était pas un danger, malgré ce que les gens disaient. Quand l’Irlande revint à la charge, quand l’université ouvrit de nouveaux parcours, il s’y pencha sans grand intérêt, avant de décider qu’il irait y faire ses études. Trois ans, ce n’est rien, quand on a la patience d’un loup et qu’on galère depuis huit ans. Au bout de ces trois ans, avec le diplôme en poche, le MACUSA ne pourrait plus le refuser. Il serait langue-de-plomb. Juste trois petites années d’études en plus. Et pas seul. Pas seul, parce qu’Isaak venait aussi, après une rude discussion avec son père - tellement rude que le voyant avait dû lever la voix pour empêcher au loup de transplaner à Chicago pour cracher ses vérités à ce vieil alcoolique. Mais après tout, ce n’était pas plus mal qu’Isaak vienne. Il se détacherait enfin de son père et de sa culpabilité, et découvrir de nouveaux horizons ne pourrait lui faire que du bien. Et puis… Et puis surtout, ils seraient ensemble, ce qui rassurait énormément l'américain qui, s'il ne l'avouerait pas, craignait de devoir partir au loin sans lui et se retrouver tout seul dans un univers inconnu.