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 La main dans le sac (Willa)

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Tormaigh
Isaak A. Kovalek
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Tormaigh

MessageSujet: La main dans le sac (Willa)   La main dans le sac (Willa) EmptyMer 2 Oct - 20:27

Les cours s’étaient achevés il y a quelques heures et avec eux, la semaine. Le mois de Septembre semblait avancer à une vitesse affolante. Un jour, on débarquait en Irlande avec une valise magiquement remplie à ras-bord. Le lendemain, on avait terriblement envie de s’arracher la tête parce que le niveau des cours choisis ne lui laissait aucun répit. Sans doute parce qu’Isaak avait décidé de travailler, à son arrivée. Comme si un diplôme dont il ne savait que faire pouvait l’aider à améliorer leur train de vie. Comme s’il s’agissait d’une bouée de secours, d’une dernière chance.
Ça l’avait travaillé, toute l’après-midi. Il avait l’impression que cela faisait des siècles qu’il ne l’avait plus fait. Alors, il avait accouru au dortoir, griffonné sur un bout de papier un mot indiquant qu’il rentrait plus tard – sans indiquer d’endroit en particulier -, attrapé son matériel et rejoint l’extérieur du pas léger qui précédait les moments d’allégresse. Il avait hâte, bien trop hâte, de voir le crayon croqué ce sur quoi ses yeux se poseraient. D’esquisser au fusain, d’estomper les ombres au doigt. De rentrer les mains couvertes d’encre, de mille-et-unes couleurs, le sourire attaché aux lèvres comme un enfant à Noël.

Le temps était maussade et lui empêchait toute session extérieur étendue – sous peine de rhume carabiné. Il n’avait aucune envie de passer la soirée à la bibliothèque ou ailleurs, à observer avec insistance les gens qui l’entouraient. Alors il erra, maugréant contre ce foutu temps, ce maudit pays où il ne faisait jamais bon – comme si Chicago offrait des températures paradisiaques. San Francisco lui manquerait presque, toutefois. Lui manquait plus qu’il ne se l’avouait.

Perdu dans ses pensées, il arriva dans le coin des serres et ce fut comme une révélation divine. Bien sûr, quoi de mieux que ces petites maisons de verre pour profiter d’une nature luxuriante tout en restant à l’abri du vent capricieux ? Pouvait-il seulement y être après les cours ? Ce n’était même pas dans ses options, et Dieu seul savait les dangers qu’elles pouvaient contenir. Mais Isaak s’était-il une seule fois déjà préoccupé de ce qu’il pouvait – ou ne pouvait pas – lorsqu’il avait une idée bien précise en tête ? Quelque chose l’avait-il déjà arrêté quand il s’agissait de dessin ? Et ce n’étaient certainement pas des portes fermées qui le ferait. Il suffisait d’un peu d’une ouverture, d’un peu de contorsion, d’un petit coup de pouce magique pour voir un américain s’écraser sur le sol, dans une grâce et une discrétion propre à cet être.

Réception ratée, époussetage réussi, il parcourut la serre pour trouver l’endroit parfait. Les plantes semblent inoffensives. En tout cas, aucune ne s’était précipité sur lui pour l’étrangler, comme l’intrus qu’il était. Moly, bubobulb, buissons ardents se côtoyaient dans des ordres précis. Tout ce qu’il y voyait, c’était un apogée de couleurs et de formes. Il finit par se planter au bout d’une allée, assis dans la poussière d’une terre battue et sortit ses affaires, remplissant les pages d’un énième carnet d’images des alentours.

Il ne savait depuis quand il était là – toute notion du temps lui échappait quand il s’en échappait de la sorte – lorsqu’il entendit un bruit lointain. On aurait dit des bruits de pas. En les entendant se rapprocher, il se décida à fourrer le bordel qu’il avait étalé dans son sac. Il se leva avec précipitation. Ses crayons aquarelles s’échappèrent d’une poche sans aucun doute mal refermée pour rouler… Jusqu’à des pieds. Le regard remonta pour croiser des yeux clairs, couleur glacier. Le silence lui sembla durer une éternité avant qu’Isaak ne parvienne à ouvrir les lèvres.

« Oops ?»  

Une onomatopée comme un semblant d’excuse, comme un questionnement sur sa présence. Une éloquence à toute épreuve.
Isaak A. Kovalek
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Willa Lundgren
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MessageSujet: Re: La main dans le sac (Willa)   La main dans le sac (Willa) EmptyDim 6 Oct - 13:25


Willa était un peu fatiguée. Elle n’avait pas arrêté cette semaine et depuis le début de l’année scolaire, tout s’enchaînait à une vitesse dingue, et elle avait un peu de mal à suivre. La chorale lui prenait un peu moins de temps que prévu, et ce n’était pas plus mal, même si elle aurait aimé pouvoir se changer les idées après avoir travaillé dans les serres. Chanter, ça lui manquait vachement quand même. Evidemment, elle n’avait pas beaucoup changé de Poudlard sur certains points : être le centre de l’attention, gérer un groupe, ce n’était pas son truc. Du coup, c’était un peu un challenge personnel de s’occuper de la chorale. A vingt-cinq ans, il était peut-être temps qu’elle se bouge enfin.

Cette journée-là, elle ressemblait à toutes les autres. Elle s’était levée à l’aube, comme d’habitude, car certaines plantes nécessitent une attention particulière. La suédoise était très fière de ce qu’elle avait réussi à faire pousser à l’aide de potions – ou pas, d’ailleurs -, et était motivée à continuer de faire au maximum pour se rendre utile aux étudiants et aux professeurs. Puis bon, il y avait tellement de plantes et de fleurs dans la serre, qu’elles pouvaient même servir aux infirmiers et infirmières qui s’occupaient des malades. Les premiers jours, Willa avait fait au mieux pour mettre des plantes à disposition assez vite, tout en étudiant le terrain de l’université, voir ce qui était possible. Les serres avaient été un vrai foutoir la première semaine, puis elle avait commencé à s’organiser. Si étudier les végétaux était sa passion indéniable, elle adorait pouvoir mettre en œuvre ce qu’elle avait appris au fil des années. C’était gratifiant, de se dire qu’elle n’avait pas étudié et voyagé pour rien. L’enrichissement personnel, c’était quelque chose d’important évidemment, mais pouvoir le partager… ça n’avait pas de prix à ses yeux. Pourtant, la blonde était de ceux solitaires, qui n’avaient pas besoin de compagnie pour se sentir bien. A l’Ardfry, elle était loin d’être seule, en dehors de chez elle. C’était à la fois rassurant et intimidant. Il fallait passer au-dessus.

Généralement, après avoir passé une heure et quelque à la serre, elle allait prendre son petit-déjeuner avec le reste du personnel. Willa tentait, au mieux, de se frayer une place entre les professeurs et ceux s’occupant de l’université en général, mais elle avait un peu de mal. Elle finissait souvent par se faire toute petite, évitant de s’incruster dans les conversations. De toute façon, la jeune femme n’avait pas grand-chose à raconter, comparé à d’autres. Sans grande surprise, elle était retournée dans ses serres directement après avoir mangé et y avait passé toute l’après-midi. C’est vers dix-sept heures trente que la blonde décida d’aller faire un tour en ville, afin de faire des courses, que ce soit pour elle personnellement ou pour son travail. Elle adorait se balader dans Oranmore, même s’il y avait un petit peu de monde dans les rues.

Une fois ses emplettes terminées, elle se dépêcha de rentrer, le vent s’étant levé assez rapidement. Plus les jours passaient, plus il faisait froid, et même si elle commençait à être habituée, elle avait un peu de mal à savoir comment s’habiller. Ce jour-là, elle portait un pull assez fin, avec une longue robe blanche à bretelles et elle mettait une veste en cuir ainsi qu’un foulard blanc pour sortir. Aux pieds, elle avait des derbies noires vernies. Willa déposa et rangea ses courses dans son appartement puis retourna, encore une fois, dans les serres pour y poser les sacs d’engrais qu’elle avait acheté. Elle aimait bien jardiner comme les moldus, ces derniers temps. En entrant dans les serres, la Suédoise se dirigea vers le grand placard, avant de remarquer qu’elle était loin d’être seule. Les crayons qui roulèrent à ses pieds avait confirmé la chose, et elle se retrouva face à un homme, un étudiant sans doute, parce qu’elle ne se souvenait pas de son visage dans le personnel, qu’elle fixa d’un regard le plus noir possible. « Oops ? » Il pouvait le dire, « oops ». Willa soupira : il fallait qu’en plus, elle s’occupe des étudiants en vadrouille dans ses serres. D’ailleurs, pourquoi était-il là ? Elle fermait toujours, de base. Elle ramassa les crayons puis, d’un geste vif, les tendit au jeune homme, qui visiblement, ne savait pas quoi dire pour se défendre. « Je peux savoir ce que vous faites là ? Seul ? Sans autorisation apparente ? » Elle regardait les crayons qu’elle lui tendait. Un artiste, sans doute. « Si la nature vous inspire, il suffisait de demander. Je ne mords pas. » Elle n’arrivait pas à se montrer dure avec le jeune homme : ce n’est pas comme s’il avait cassé quelque chose ou abîmé des palntes. Dans le fond, elle était intéressée par ce qu’il avait à lui répondre.
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Tormaigh

MessageSujet: Re: La main dans le sac (Willa)   La main dans le sac (Willa) EmptyMar 8 Oct - 21:45

La bouille lui donnait l’impression d’être face à une étudiante, pas beaucoup plus vieille que lui. Le vouvoiement lui indiquait plutôt une assistante ou un membre du professorat. Ou une sang-pur au balai profondément coincé dans le fondement. Mais ça, il en doutait quand même. Parce que le ton aurait été plus cassant, plus froid, plus hautain. Sauf si c’était un sang-pure qui le prenait pour un sang-pur et là – Ô mon dieu – comme il pourrait s’amuser à la faire tourner en bourrique. Mais si c’était une prof… Il n’était pas question qu’il se foute déjà dans la mouise aussi proche de la rentrée. Encore quelques semaines et cela serait un peu plus acceptable. Puis la tentative de regard noir le confortait un peu dans cette idée. Elle paraissait certes petit et chétive mais s’il avait appris un truc avec les années – et les nombreuses relations foirées – c’était que les filles de petite taille, c’étaient les meilleures amies du Diable.

Alors clairement, si elle le désirait, elle lui ferait vivre un enfer. Dans sa tête, c’était clair et net : il allait devoir détendre l’atmosphère. « Je sais pas trop, je cherchais de quoi fumer mais j’y connais rien du coup, c’est un peu con comme idée » répondit-il avec un sourire amusé sur le bout des lèvres. Il s’imaginait déjà prendre des plantes au hasard pour une consommation hasardeuse. Et mourir d’une mort rapide. Ou extrêmement lente et douloureuse. Ou au contraire, découvrir les capacités planantes insoupçonnées de ces bouts de verdure. Mais se rendant compte que ses paroles pouvaient être prises comme une moquerie, il se corrigea.

« Désolé, j’avais juste besoin de… » dit-il tout en portant une main dans ses cheveux et en osant les épaules. De souffler. D’évacuer des doutes. De faire quelque chose qu’il aimait réellement, pour une fois. De savoir que sa voie était si proche et pourtant, si éloignée. Puis, finalement, il n’était pas sûr de savoir lui-même alors expliquer ça à une potentielle prof… C’était assuré son envoi devant le psychomage non ? En plus, s’il devait expliquer comment il était rentré là… Partie de plaisir assuré.

Mais elle avait ses crayons en main, qu’elle lui tendait aimablement. Mince, le coup de la fumette était raté, sûr et certain. Bon après, si elle avait deux ou trois plants bien planqués… Ça pourrait toujours être l’exploration d’un autre jour. Un jour où il ferait plus attention aux bruits de la serre, histoire de se faire repérer moins facilement. Puis un jour où il embarquerait un ou deux copains, histoire de ne pas être pris seul la main dans le sac. Un jour où il testerait la porte et elle sera ouverte parce que les roulades dans la poussière – ou plutôt les réceptions ratées, ce n’était pas son plaisir quotidien.

Deman-quoi ? Demander ? Oui, effectivement, cela aurait pu être une solution. Mais quand ses idées étaient des coups de tête, c’était un peu plus difficile. Le temps qu’il trouve quelqu’un, dans cette immensité, et la bonne personne qui plus est, son envie serait certainement déjà terminée.  Et puis, demander la permission. A son âge. C’était qu’il avait perdu cette habitude. Il avait déjà eu du mal avec le concept à Ilvermorny. Alors, lui demander cela à 25 ans. Le changement allait être rude. Mais il n’était pas certain que le petit bout de femme apprécierait un argumentaire développé sur « Pourquoi Isaak A. Kovalek ne devrait pas avoir à demander la permission pour s’installer où il veut pour dessiner ». C’était le coup à se faire virer avec un bon gros coup de pied dans l’arrière-train. « J’y songerais, la prochaine fois ». Ou pas. Mais au moins, ça avait le don de rassurer.

Puis tout l’inspirait, ce n’était pas très compliqué. Il avait pris l’habitude de tout croquer. La manière dont le tronc d’un arbre se tordait, le déploiement des pétales d’une fleur, un froncement de sourcil, la vie d’une main.  « Ça m’inspire autant que le reste. » Ça ne sonnait pas comme une très bonne réponse. Pas suffisante pour expliquer sa présence. Et il n'avait clairement pas envie de partir maintenant. « Et vous, ça vous inspire la nature ? ‘Fin je veux dire, je suppose que c’est votre domaine ? » Il ne savait toujours pas qui elle était, après tout. Il n’a pas de cours en lien avec les serres.

Et puis, il ne savait plus trop quoi dire. Le regard filait vers la suédoise, le sol, les plantes, son sac. Un peu de tout, un peu de rien. Il était quand même embêté. Fallait-il qu’il demande pour rester ou considérait-on le mal comme acquis ? Puis les yeux repérèrent les sacs d’engrais. « Besoin d’aide, avec ça ? Comme ça, ça me donne une excuse pour rester encore un peu ? » Mais pas une très bonne excuse pour dessiner. Sauf si sa clémence l’autorisait à rester après l’effort physique. Peut-être même qu’il l’autoriserait à regarder. Peut-être même qu’il devrait déjà lui proposer. « Après ça, je peux vous montrer mon carnet, pour prouver ma bonne foi. Ou apprendre ce qui ce fume, selon l’excuse qui vous convient le mieux. » Mais il lui montrerait sûrement ses dessins, peut-être qu’une spécialiste pourrait lui montrer des détails qu’il avait jugé insignifiant dans son ignorance.
Isaak A. Kovalek
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Willa Lundgren
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MessageSujet: Re: La main dans le sac (Willa)   La main dans le sac (Willa) EmptyVen 18 Oct - 0:10


Elle en avait marre. Marre de ces étudiants qui se croyaient tout permis, à entrer dans ses serres quand bon leur semblait. Qu’importe leur âge, qu’ils soient plus âgés ou plus jeunes qu’elle, Willa trouvait que c’était quand même un manque de respect. Elle était un peu tête en l’air, au point d’oublier de fermer les serres à clefs, mais ça n’excusait pas quelconque intrusion. A leur place, la blonde serait allée prévenir un membre du personnel, par simple respect. Mais non ici, visiblement, c’était trop dur. « Je sais pas trop, je cherchais de quoi fumer mais j’y connais rien du coup, c’est un peu con comme idée. » La suédoise haussa un sourcil. Il se foutait de sa gueule, pas vrai ? Son sourire sur ses lèvres en disait long. Bien sûr qu’il se foutait de sa gueule. Willa lui lança de nouveau un regard noir. Il se prenait pour qui ? Elle savait très bien qu’elle n’avait pas vraiment l’air d’être quelqu’un de méchant ou qui irait créer des problèmes, mais elle détestait qu’on la traite ainsi. « Désolé, j’avais juste besoin de… » Allez, c’est ça, rattrape-toi. La blonde regardait le jeune homme en face d’elle d’un tel regard que s’il pouvait tuer, il serait sans doute mort sur le coup. Les crayons toujours dans sa main, l’idée de les lui lancer dans la figure effleura son esprit. Elle n’en ferait rien, elle était trop du côté des gens énervés mais calmes. Enfin, tout dépendait de la situation. Là, elle estimait qu’il y avait pire dans la vie, même si elle était loin d’apprécier ce qu’elle avait devant elle.

« J’y songerais la prochaine fois. » Willa l’espérait. C’était la moindre des choses, surtout qu’elle était plutôt sensible à l’art, et pouvait comprendre que les plantes étaient éventuellement un sujet intéressant à dessiner. En dehors de la musique, la suédoise n’avait jamais vraiment étudié autre chose, niveau arts, et ce bien malgré elle.  Dans tous les cas, elle aimait ça, c’était une certitude, et aurait sûrement accepté d’ouvrir les serres pour lui. « Ca m’inspire autant que le reste. » Ah. Ok. Bon. Elle ne lui ouvrirait peut-être pas les serres du coup. « Et vous, ça vous inspire la nature ? ‘Fin je veux dire, je suppose que c’est votre domaine ? » La nature. L’inspirer. Comment lui expliquer ? C’était indéfinissable. La nature lui apportait ce calme dont elle a tant besoin. Elle l’a su à Poudlard, en se baladant dans le parc, en admirant ce qu’il l’entourait, sept ans durant. « Besoin d’aide, avec ça ? Comme ça, ça me donne une excuse pour rester encore un peu ? » Willa leva les yeux au ciel. Il ne perdait pas le nord, celui-là. L’aide, elle ne la refusait pas. Les sacs d’engrais étaient assez lourds. « Après ça, je peux vous montrer mon carnet, pour prouver ma bonne foi. Ou apprendre ce qui ce fume, selon l’excuse qui vous convient le mieux. » La blonde soupira. Et il continuait encore, et encore, avec ses remarques vaseuses. Non, mais franchement.

Elle accepta son aide d’un hochement de la tête et pendant qu’ils rangeaient les sacs dans le placard prévu à cet effet, elle mit les choses au clair. « La nature, c’est important pour moi, oui. Ça m’inspire, en effet, sinon je ne serais pas botaniste. Donc pour être mon domaine… Ça l’est. » Elle ne changerait de métier pour rien au monde. Elle était heureuse d’avoir enfin trouvé sa voie, d’avoir trouvé quelque chose qui la motivait pour se lever le matin. « Tu ne pourras pas fumer grand-chose ici, si tu te poses la question. » Elle le tutoyait, sans faire vraiment attention. La suédoise lui disait juste ça au cas où, pour répondre à ses remarques. Une fois qu’ils avaient rangé, elle soupira. « Merci, pour l’aide. J’apprécierai juste qu’on évite les visites surprises dans les serres à l’avenir, euh… » Willa était calme, comme d’habitude. Elle tentait d’arrêter de lui lancer de mauvais regards, mais n'osait pas lui demander son prénom. « Tu dessines depuis longtemps ? Je veux bien voir, ça m’intéresse. » La curiosité prenait souvent le dessus, puis bon, au final, tout ça n’était pas bien méchant.
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Tormaigh

MessageSujet: Re: La main dans le sac (Willa)   La main dans le sac (Willa) EmptyDim 17 Nov - 19:36

Quelle idée pourrie. Pourquoi avait-il proposé son aide ? C'était lourd. Beaucoup trop lourd, pour n'être que de la terre. Améliorée, certes. Enfin, il espérait que ce ne soit que de la terre mais il en doutait tout de même. Les cours de Botanique n'avaient jamais été son fort. Dépoter, rempoter, ne pas écouter les plantes gueulantes aux propriétés diverses et variées. Porter des caches-oreilles immondes, en fourrure rose, portés par des générations d'étudiants avant et après lui.

Alors, sa réponse le satisfait à peine. Certes, il fallait de la passion pour devenir botaniste, sans aucun doute. Mais pourquoi ? Comment ? On découvrait ça quand on était une petite fille, encore dans les jupons de sa mère ? Ou accrocher aux pattes d'un père aventurier, explorant forêts, jungles et toundras ? On se disait que les plantes, c'était vraiment bien chouette, la tête dans un livre à propos de leurs effets sordides sur le corps humain ? Mais il n'osait la relancer, la pousser dans des instants de poésie naturelle, organique, spirituelle peut-être ? Mais les regards noirs, assassins précédents l'en dissuadèrent. Mourir jeune n'était pas son verre de vodka préféré. Même s'il doutait que ses jours étaient comptés, ici. Sauf peut-être si ses camarades de chambré décidaient que ses cris nocturnes ou son bordel généralisé à son bureau mais nuisant à l'esthétique globale.

Alors il se taisait, portant les sacs qui devaient au moins faire son poids, suant à ce qui lui semblait être grosses gouttes. Se maudissant de faire aussi peu d'efforts physiques.  

Puis le supplice s'arrêta et rapidement, il prit la direction du sol, pour s'asseoir, jambes croisés, histoire de souffler cinq minutes. Elle était toujours debout, fière, trop habituée sûrement à ce genre de tâches. Il y avait, sous cette frêle silhouette, bien plus de forces qu'on ne le soupçonnerait. Ça l'amusait presque, de l'imaginer perdre patience et de voir ses petits doigts fins s'envoler avec force vers une joue inconsciente. Le bruit qui résonnerait alors et les regards étonnés. « Du coup, faut s'arranger avec toi aussi, pour planter de quoi s'amuser ? » Il répondit inconsciemment par le tutoiement, auquel il était définitivement plus habitué. Vouvoyer lui écorchait la langue mais c'était un effort à sa portée.

Et demander la permission, désormais. Ça devrait lui être possible. De toute manière, il y était bien obligé. « Leçon comprise : je filerais direct en salle des profs t'attendre la prochaine fois que l'envie me prend de jouer au cambrioleur.» Et puis il tendit la main, comme s'il était enfin temps de se présenter autrement que comme l'Arsène Lupin des serres, le cascadeur de pacotille, le fumeur bien peu au courant de ce qu'il fumait. «Isaak. Enchanté... ? » Lui-même ne connaissait pas le nom de son bourreau, au final.

Et puis elle lui rappela qu'il avait promis quelques instants plus tôt de lui montrer le fruit de son larcin. Il grimaça légèrement. Au fond, à part Kieran et sa mère, ils étaient bien peu à avoir eu l’occasion de voir, autrement que par des coups d'oeil volés au dessus de son épaule, les traits de ces esquisses. Mais une promesse était une promesse, surtout si elle lui évitait les retenues - c'était une bonne question ça, ils pouvaient se faire coller ici ? Alors, il plongea dans son sac et en sortir un épais carnet, relié d'un cuir fatigué. « Tu peux y aller sans crainte : les fesses de mon copain sont dans un autre carnet, tenu secret.» Aucun nu artistique à l'horizon, discipline bien trop rarement pratiquée, de toute manière. Dedans, juste une succession de dessins : Chicago pour les rares fois où il y retournait encore, avec ses gratte-ciels démesurés ; le profil de son père, fatigué, abîmé par l'alcool, croqué dans ses rares instants de calme ; les rues de leur quartier à San-Francisco, hymne à la joie ; les portraits de Kieran dans la moindre tâche quotidienne et finalement, les scènes plus quotidiennes de leur vie irlandaise, entre cours et intrusion dans les serres.

« Chacun sa passion, je suppose.» dit-il en haussant les épaules, comme pour briser un silence qui lui pesait. Il avait toujours peur des commentaires qui suivaient le feuilletage rarissime de ce torchon. « Pourquoi l'Irlande ? » demanda-t-il, après réflexion. Elle avait dû voir les scénettes américaines et il ne doutait pas qu'elle n'était pas du coin. Alors, comme s'il se cherchait une raison, il aimait demander celles des autres.  
Isaak A. Kovalek
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MessageSujet: Re: La main dans le sac (Willa)   La main dans le sac (Willa) EmptyLun 9 Déc - 18:49

Être botaniste, c'est un peu un rêve devenu réalité. Enfin, un rêve. C'était sans doute un peu vite dit. Plus jeune, elle n'avait jamais eu vraiment de pensées positives quant à son avenir. C'était un flou, flou qu'elle n'avait cessé d'alimenter toutes ces années-là. Puis, quand elle a dû quitter Poudlard et faire un choix, l'idée lui avait semblé être bonne. Willa était loin de regretter. Son choix avait été le bon, et elle en était très heureuse. La blonde avait voyagé, chose qu’elle n’avait jamais pensé pouvoir faire. Seule, en plus, c’était d’autant plus surprenant à ses yeux. Finalement, elle avait plus mûri qu’elle ne l’avait pensé. Enfin, à vingt-cinq ans, il était peut-être temps. Elle a mis assez de temps à se rendre compte de son évolution personnelle. Pourtant, c’était assez notable si on la connaissait assez bien. Ils rangèrent les sacs, assez lourd. Elle était contente d’avoir quelqu’un pour l’aider. Une fois la tâche terminée, Willa lâcha un soupir, tout en regardant l’étudiant s’asseoir sur le sol. « Du coup, faut s'arranger avec toi aussi, pour planter de quoi s'amuser ? » Le tutoiement l’étonne mais la Suédoise tentait de ne pas réagir à la remarque. En fait, elle avait isolé une partie des serres et elle y faisait pousser des trucs intéressants, dans le seul but de dépanner une collègue qui en avait réellement besoin, pour pouvoir travailler normalement. Sinon, elle aurait catégoriquement refusé. Ca, évidemment, elle n’irait pas lui dire, alors elle restait muette.

« Leçon comprise : je filerais direct en salle des profs t'attendre la prochaine fois que l'envie me prend de jouer au cambrioleur. » Elle leva les yeux au ciel. Elle espérait qu’il comprenait qu’elle en avait vraiment marre de retrouver des étudiants ici. Willa se demandait si elle avait l’air si terrible que ça pour qu’on ne prenne même pas la peine de lui demander. « Isaak. Enchanté... ? » C’est vrai qu’ils ne s’étaient même pas présentés. « Willa, Willa Lundgren. » Elle ne savait pas vraiment si son nom de famille était utile ou pas, mais elle considérait que c’était les formalités de base. Au moins, s’il devait lui parler pour x ou y raison, il saurait qui demander.

Curieuse, la blonde attendait que Isaak lui montre ses dessins. Elle était réellement intéressée pour le coup, et se demandait quelle était sa spécialité, ce qu’il dessinait surtout. Willa le regardait fouiller dans son sac, l’air interrogateur. Il finit par en sortir un carnet, assez abîmé par le temps semblait-il. Il était assez conséquent, pour un carnet. Une fois dans ses mains, elle le contempla un moment avant de se décider à l’ouvrir. « Tu peux y aller sans crainte : les fesses de mon copain sont dans un autre carnet, tenu secret. » Willa ne savait pas vraiment si elle appréciait son sens de l’humour ou pas, mais elle s’empressa d’ouvrir le carnet. Elle regardait chaque page, chaque détail avec minutie. Des grandes villes, des portraits, des personnes dans la vie quotidienne. C’était assez varié. « Chacun sa passion, je suppose. » La botaniste acquiesça. Avoir des passions, c’était important pour elle. Cela permettait de trouver un but à la vie, d’une certaine façon.

« Pourquoi l’Irlande ? » La question était soudaine. Willa lui lança un regard étonné, et referma le carnet d’un coup sec, tout en le lui tendant. « Je suis née en Suède, mais je connais bien l’Irlande. J’y ai vécu toute mon enfance, jusqu’à la fin de mes études à Poudlard. Puis, j’suis restée un moment dans une petite ville dans le pays, avant de voyager un peu partout. Parfois, revenir aux sources fait du bien. » Rembobiner le passé, juste en parler, c’était étrange pour elle. Elle avait un peu appréhendé son retour au pays, mais au moins, elle était enfin dans une situation stable. Le climat, quant à lui, ne lui avait pas manqué. « Et toi, tu te plais ici ? C’est pas trop dépaysant ? » Vu ce qu’elle avait vu dans son carnet, il ne semblait pas être du coin non plus. « Chapeau en tout cas. Ils sont très réalistes tes dessins. T’as dû pas mal bosser pour en arriver là. »
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Tormaigh

MessageSujet: Re: La main dans le sac (Willa)   La main dans le sac (Willa) EmptyDim 12 Jan - 12:35

Un retour aux sources. Près d'une source. S'il n'était pas légèrement inquiet de la voir tourner les pages griffonnées, dans l'attente d'un verdict, il en aurait certainement ri. Peut-être même aurait-il tenter une blague ou deux. Il y en avait certainement à faire. De manière l'excéder un petit peu plus, vu le succès ravageur de son humour. Mais là, à l'instant, il avait plus envie de lui arracher le carnet des mains, d'admettre que c'était une bien mauvaise idée et de s'enfuir à toute jambe vers les salles communes. Et raconter à Kieran sa rencontre avec la sorcière qui revient aux sources près d'une source magique, une sorcière qui en tirerait son pouvoir et qui aurait pu l'annihiler de suite. Vraiment dangereux, ce petit bout de sorcière.

Étonnamment, elle s'ouvrait. Légèrement. Suffisamment pour qu'il sache ses origines. Il s'était presque attendu à ce qu'elle lui rend après un coup d'oeil trop rapide pour réellement apprécier la finesse de ses traits son carnet, accompagné d'un commentaire bateau qu'on lançait sans réfléchir dans ce genre de situation, avant de le raccompagner vers la sortie - la vraie, pas celle qu'il s'était créé - en lui rappelant l'usage souhaité. Suède. Irlande. Poudlard. Des paysages clichés qui s'avancaient dans sa tête. Une envie de voyage sur le bout des doigts.

Elle le questionna également. Se plaisait-il ici ? Ils étaient là depuis si peu de temps. Et pour encore quelques années. Ils n'avaient rien vu, encore. " C'est sûr que c'est assez dépaysant, quand on est habitué aux jungles de béton. L'air parait presque trop pur." Chicago. Les gratte-ciels pour compagnon. Du béton à perte de vue comme panorama depuis son premier studio, ou même depuis l'appartement familial. Une grisaille comme souvenir d'enfance. San Francisco. La chaleur qu'un foyer qui finit par devenir sa deuxième maison. Des couleurs dans les rues. Un soleil ardent, presque trop pour lui. Ils étaient là depuis peu de temps et pourtant, parfois, il avait un certain goût de manquer sur le bout des lèvres, l'envie d'un retour au Pays même si aucun avenir radieux ne les y attendait, avant les années irlandaises. "On se plaît assez bien, pour le moment. Après, on a pas trop le choix", répondit-il avec un sourire amusé,  "On a quand même trois ans à tirer et je pense pas qu'ils délocaliseraient pour mes beaux yeux. Après, si une nouvelle Source apparaît près de la maison... Y a peut-être moyen de moyenner."

Il reprit son carnet avec joie et le rangea avec empressement. C'était presque libérateur, de le savoir à sa place et non plus dans des mains scrutatrices, jugeuses. "Merci. Plus de temps que j'aurais dû sur un simple passe-temps, sans aucun doute. Et sans doute moins que pour devenir botaniste." Trop de temps. Trop d'heures de cours écoutées d'une oreille. Peut-être que s'il avait plus écouté, il serait aujourd'hui... Il serait quoi ? Botaniste ? Non, les plantes et lui...  ? Potioniste ? Non, la rigueur l'ennuyait. Auror ? Ca le faisait rire, de s'imaginer Auror. Et même avec son diplôme, que ferait-il ? Devin d'Etat ? Si cela pouvait l'aider à avoir une petite place, même très administratif au sein du Ministère américain...

Un moment passa, dans un silence qui lui semblait presque trop lourd. " Je devrais sans doute y aller, j'ai déjà trop abusé de ta gentillesse. Sauf... Si je peux faire encore quelque chose pour toi ?" Sinon, il rentrerait aux dortoirs, prouvé qu'il était encore vivant.
Isaak A. Kovalek
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